De la viande in vitro bientôt dans vos assiettes ?

De la viande in vitro bientôt dans vos assiettes ?

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Par Jordan Gold

Publié le

Et si on n’avait plus besoin de massacrer des animaux pour manger de la viande ? Des chercheurs s’activent pour trouver une alternative.

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Comme les fumeurs conscients que la cigarette est mauvaise pour la santé, les défenseurs des animaux qui aiment engloutir un bon steak le dimanche souffrent, en quelque sorte, de dissonance cognitive.

Nous savons très bien que la production de viande n’est pas éthique. Les horribles vidéos qui circulent sur Internet et l’odeur putride qui sort des abattoirs nous le rappellent tous les jours. Mais qu’on le veuille ou non, quand on aime la viande, notre envie irrépressible de côtelettes cuites au barbecue ou de poulet façon KFC finit toujours par gagner.

Toutefois, cet affreux dilemme pourrait bientôt disparaître. Et vous n’aurez plus besoin de devenir végétarien à contre-cœur ! Grâce aux progrès de la recherche sur l’impression tridimensionnelle et sur les technologies des cellules souches, vous pourrez un jour manger de la viande sans culpabiliser.

Il y a deux ans, un groupe de chercheurs néerlandais a imaginé, produit et mangé le premier hamburger in vitro. Le scientifique derrière cette expérimentation, Mark Post, est même certain que son bébé arrivera sur le marché d’ici 2018 (!). Le problème, c’est que son coût de production s’élevait à 215 000 livres (soit plus de 350 000 euros) selon la BBC.

Cependant, une équipe de chercheurs israéliens est donc en train de peaufiner et rationaliser le processus. La Modern Agriculture Foundation (MAF), qui est basée à Ramat Gan, en Israël, se concentre sur la production de masse de poulet, une des viandes les plus populaires au monde. À titre d’exemple, 23 millions de pauvres bêtes seraient tuées chaque jour pour nourrir les États-Unis seulement.

Shir Friedman, la co-fondatrice de cette organisation à but non lucratif, a expliqué à Israel21c :

Nous sommes un groupe d’individus bienveillants qui sommes parvenus à la conclusion que ce dont le monde a besoin immédiatement, en termes de protection de l’environnement et des animaux, c’est que tout le monde devienne végétalien.

Mais ce n’est pas réaliste. Donc quand on a entendu parler de l’idée de la viande cultivée, nous avons réalisé que c’était un moyen de réduire le tort causé aux animaux et à l’environnement tout en donnant aux gens la viande qu’ils veulent manger.

Aujourd’hui, c’est la volaille. Mais demain, ça pourrait très bien être le bœuf, le porc ou encore le mouton. En s’attaquant spécifiquement au développement des filets de poulet, l’équipe espère identifier les obstacles à sa production de masse et ainsi trouver une alternative à notre consommation actuelle de viande.

En tant que végétarien, Jason Matheny, doctorant et chercheur à l’université du Maryland, n’a pu s’empêcher de vanter ces méthodes auprès du Vegetarian Times.

Cette technologie présente de nombreux avantages éthiques et sanitaires. Tout d’abord, aucun animal n’est tué. En théorie, nous pourrions prélever des cellules sur chaque type d’animal aujourd’hui élevé pour être mangé, au lieu d’assassiner 40 milliards de créatures chaque année.

Sachant que certains substituts végétariens pourraient contenir de la viande et même de l’ADN humaine, selon le Telegraph, cette viande in vitro est plus que bienvenue. Reste à savoir si le nombre de végétariens et de végétaliens diminuera de manière significative ou si, au contraire, la viande n’en sera que plus repoussante.

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