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Turquie : quand le président Erdogan déjoue la tentative de putsch via FaceTime

Turquie : quand le président Erdogan déjoue la tentative de putsch via FaceTime

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Par Rachid Majdoub

Publié le

Reclus dans un lieu non-identifié dans la nuit de vendredi 15 juillet, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé son peuple, via FaceTime et en direct à la télévision turque, à investir les rues et faire front contre le coup d’État militaire alors en cours.

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En plein coup d’État militaire dans la nuit de ce vendredi 15 juillet, c’est en direct de CNN Turquie et via FaceTime que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est adressé à son peuple, lui demandant de descendre dans la rue, à ses risques et périls, pour défendre sa cause.

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La scène est bel et bien réelle. Connecté et interrogé en direct sur le smartphone de la présentatrice à travers l’application de visioconférence, Erdogan à appelé à la résistance face au putsch en cours d’un groupe de l’armée. Ankara et Istanbul flambent, avec des scènes de violences jamais vues depuis des décennies. Erdogan, quant à lui, est reclus dans lieu non-identifié.

Il parle alors d'”un soulèvement d’une minorité au sein de l’armée“, ajoutant face aux caméras du plateau télé :

“Je ne pense absolument pas que ces putschistes réussiront.”

Une partie de l’échange est à voir ci-dessous.

161 morts, 1440 blessés puis une situation “entièrement sous contrôle”

Le message est entendu. Les partisans du président turc ont massivement investi les rues d’Ankara, Izmir, Istanbul et son emblématique place Tarksim, remplie de manifestants. Des Turcs “par millions” selon Erdogan, qui les a félicités d’avoir fait front contre le coup d’État de cette nuit mouvementée (et sanglante) de vendredi à samedi 16 juillet.

161 morts, 1440 blessés, dont beaucoup de civils : tel est le bilan provisoire avancé par le Premier ministre turc Binali Yildirim. En plus de ces chiffres, 104 militaires putschistes auraient été tués et des centaines arrêtés lors des affrontements.

Après des échanges de tirs entre police et militaires putschistes dans la nuit, et des bombardements d’avions de chasse F-16 qui ont visé très tôt ce samedi des chars à proximité du palais présidentiel à Ankara et d’autres lieux stratégiques investis par des soldats rebelles entre cette ville et Istanbul, de nombreux opposants se sont rendus aux forces de sécurité, en direct à la télévision. Dans la matinée de samedi, le Premier ministre turc a affirmé que la situation “est entièrement sous contrôle”.

Des centaines d’arrestations et des dizaines de morts plus tard, Erdogan finit par reprendre la main sur la situation, avant d’être accueilli par une foule de sympathisants à l’aéroport d’Istanbul. Déjouant, finalement, une tentative de coup d’État qui a été “mise en échec”, selon l’armée.