Vers une gratuité des études supérieures aux États-Unis ?

Vers une gratuité des études supérieures aux États-Unis ?

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Par Aline Cantos

Publié le

Des coûts élevés, très peu de financement

Certains étudiants passent par la voie sportive, tentant d’obtenir une « bourse athlétique » qui financerait l’intégralité de leurs études, grâce à leurs capacités physiques. D’autres bénéficient d’une des quelques dizaines de bourses attribuées par l’État quand d’autres s’endettent, souvent sur de très longues périodes, afin de pouvoir avoir accès aux fameux campus américains.
À mille lieues de l’image idéale que nous renvoient les films américains typiques, les universités sont le théâtre de beaucoup de galères étudiantes. Une partie des étudiants est même poussée à s’engager dans les rangs de l’armée américaine, dont certains programmes permettent de financer les frais occasionnés par la poursuite d’un cursus supérieur.
Parmi leurs quelques huit millions d’étudiants peuplant leurs colleges, les États-Unis comptent très peu de privilégiés financés. C’est aussi l’une des raisons du faible accès des populations issues de l’immigration aux études supérieures.
Selon le département américain de l’éducation, en 2008, seuls 11% d’étudiants afro-américains et 6% d’hispaniques finissent diplômés par les institutions éducatives supérieures de l’État, alors même que la population dite « blanche » devient de plus en plus minoritaire au sein du pays.

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La gratuité, une aubaine pour la diffusion du savoir

La décision de rendre deux années d’études supérieures gratuites serait un énorme pas en avant dans la popularisation de la culture et du savoir. Alors que beaucoup se plaisent à montrer les États-Unis comme le pays de l’ignorance, mettant en avant la faible connaissance en géographie, en histoire etc. de quelques personnes interrogées par des médias, cette décision pourrait bien changer la donne.
Si les États-Unis ne brillent pas souvent dans les médias par leur culture générale, c’est non seulement en raison d’une américanophilie entretenue depuis des décennies par le pays lui-même, mais aussi à cause de toutes les embuches semées sur le parcours de quiconque aspire aux cursus supérieurs. Une grande partie des jeunes américains est jusqu’à présent contrainte de se limiter aux cycles inférieurs en l’absence d’aide étatique.
Néanmoins, si l’initiative semble louable, le Congrès récemment passé du côté républicain avec les élections de mi-mandat est loin d’être acquis à la cause de Barack Obama. Très austère envers les projets sociaux de grande envergure, le Congrès a déjà mis en péril plusieurs projets de financement du secteur éducatif aux États-Unis.
Il faudra donc à Barack Obama de bons arguments mais aussi une proposition de financement plus que tangible pour arriver à convaincre les législateurs du bien fondé de sa décision.