Street-art : de la rue à la galerie, moteur d’une nouvelle identité ?

Street-art : de la rue à la galerie, moteur d’une nouvelle identité ?

photo de profil

Par Luca Bresch

Publié le

Alors que certains pleurent encore la Tour Paris 13, l’exposition Intérieur Rue de la galerie parisienne Wallworks s’inscrit dans cette même lignée mariant street-art et urbanité à huis-clos. Mais de la rue à la galerie, n’y a-t-il pas une différence ?

À voir aussi sur Konbini

Depuis le 11 octobre et jusqu’au 24 décembre, la galerie Wallworks présente une exposition collective regroupant une trentaine d’artistes français et internationaux sur 140 m². Intérieur rue, le titre de l’exposition est un paradoxe en lui-même, pourtant il prend tout son sens lorsque l’on s’y ballade. Entre basement londonien et workshop berlinois situé au sous-sol d’un immeuble industriel en plein cœur du Xème arrondissement de Paris, la galerie ouvre ses portes au mobilier urbain customisé par des artistes de la rue.
Entre des œuvres sur toiles et un florilège d’objets insolites en intérieur (lampadaires, feu rouge, tête de vache RATP, panneaux de signalisations ou encore boîte aux lettres de la Poste), les artistes ont investi les murs et l’espace dans le seul but de récréer l’atmosphère urbaine dans un espace confiné.

Le Street art en quête d’une nouvelle identité ?

Esthétiquement, la transposition est réussie, mais elle soulève plusieurs questions sur la définition originelle d’un art urbain éphémère, gratuit et subversif. Rattrapé par la reconnaissance critique et publique, il a peu à peu déserté la rue pour entrer dans les musées et les galeries d’art contemporain, gagnant alors en valeur et perdant en subversion. La Tour Paris 13, elle, était une ode éphémère du/au street-art allant à contre-courant de la muséification et e la monétisation.
On est bien loin de l’époque où le street-art était une revendication qui consistait à convertir l’espace public en une tribune dédiée à l’art et aux idées. C’est à se demander si certains “street-artists” n’ont pas eux même perdu de vue cette approche. En 2005, Banksy s’invitait lui-même dans les plus grands musées (MOMA, Louvre) pour y accrocher des parodies de tableaux célèbres, symbolisant sa différence par la subversion, mais finalement quittant déjà la rue.
Voici quelques oeuvres disposées dans l’exposition.