Au secours, la Chine se lance dans les attractions marines avec des orques

Au secours, la Chine se lance dans les attractions marines avec des orques

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(©News CN)

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Le leader des parcs à thèmes chinois, Chimelong Group, a annoncé l’ouverture de la première “ferme à orques” au sein de son parc d’attraction marin Chimelong Ocean Kingdom situé dans la ville de Zhuhai au sud du pays. 

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Alors que les spectacles impliquant les animaux sauvages sont de plus en plus décriés et que des parcs à thèmes comme Sea World s’engagent à ne plus élever des orques en captivité pour mettre progressivement fin à ce type d’attraction, la Chine semble engagée sur une toute autre voie. En effet, le gigantesque parc d’attraction marin Chimelong Ocean Kingdom ouvert en 2014 et dont le chantier a coûté plus d’un milliard d’euros devient désormais le seul parc chinois à présenter des orques ainsi qu’une base d’élevage de cette espèce. L’établissement de 50 hectares qui se rêve en “Orlando de la Chine” possède l’un des plus grands aquariums du monde dans lequel il détient notamment un requin-baleine mais aussi des ours polaires, des bélugas (baleines blanches) ou encore des manchots.

Des animaux sauvages capturés en pleine mer pour un programme de reproduction

Chimelong Ocean Kingdom s’est ainsi progressivement doté de neuf orques, quatre femelles et cinq mâles, âgées entre 5 et 13 ans et toutes capturées en mer en Russie. Des animaux sauvages et donc capturés en liberté afin de les dresser pour des spectacles mais aussi dans le but de lancer un programme de reproduction, d’où le nom de “ferme à orques”. Une politique complètement à contre-courant de la tendance actuelle qui va plutôt vers l’abandon de ce genre de pratique.

Le groupe argue souhaiter “éduquer le public à la protection des baleines, réaliser des études scientifiques et améliorer les connaissances sur les programmes de reproduction en captivité des orques. Mais pour les défenseurs des animaux, il s’agirait plutôt de développer un business lucratif sur le dos des baleines qui attirent de nombreux visiteurs, en particulier en Chine où le public n’est pas toujours bien éduqué à la souffrance animale. Pour rappel, c’est aussi en Chine qu’un centre commercial expose Pizza, l’ours polaire le plus triste du monde entre quatre vitres pour que les visiteurs puissent faire des selfies. Par ailleurs, Chimelong Ocean Kingdom pourrait à long terme engranger de juteux bénéfices en revendant les orques issues de son programme de reproduction à d’autres parcs et s’économiser ainsi d’en capturer de nouveaux.


Les associations de défense des animaux réunies sous la China Cetacean Alliance ont déjà fait part de leurs inquiétudes, avançant que – outre la nature complètement rétrograde de ce programme – les animaux coupés de leur milieu naturel sont nourris avec des régimes alimentaires inadéquats (du poisson mort), maintenus dans des groupes sociaux inadaptés (mauvais ratio entre les sexes), exposés à de hauts risques de consanguinité et souffriraient déjà de problèmes médicaux. Certains clichés montrent une orque avec une peau en mauvais état qui pourrait être le résultat d’une infection bactérienne non soignée. Sans compter que certains animaux très jeunes ont probablement été arrachés à leur mère. Enfin, la sécurité ne semblerait pas non plus au rendez-vous pour les dresseurs.

Il est triste de constater que lorsque l’on croit avoir fait un pas en avant pour la cause animale, il y a toujours des individus pour la faire reculer.

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