Le collectif Sad Asian Girls donne une voix au féminisme asiatique

Le collectif Sad Asian Girls donne une voix au féminisme asiatique

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Par Thibault Prévost

Publié le

La “Sad Asian Girl”, à cheval entre les cultures

Il y a trois semaines, Olivia Park et Esther Fan ont publié leur manifeste via leur chaîne YouTube, qui dessine la silhouette de la “Sad Asian Girl”, qui “vit en tant que femme asiatique dans une société à dominante mâle et blanche tout en subissant simultanément la pression des standards culturels asiatiques”. En d’autres termes, des équilibristes de l’identité culturelle.
Et alors que le féminisme, écrit le Huffington Post dans un long papier dédié au mouvement, connaît un retour en grâce médiatique, et que la communauté afro-américaine se redécouvre un militantisme, notamment depuis les évènements de Ferguson, les femmes asiatiques restent systématiquement invisibles dans ces luttes. Dans la communauté, on ne parle pas de ces choses-là. On subit, puis on essaie d’oublier, dans son coin.
En 2013, la campagne Twitter #NotYourAsianSidekick (“Pas ton acolyte asiat”) avait timidement amorcé un mouvement, tout comme le blog Asian American Feminist. Au-delà, le désert.

“Nous nous situons à l’intersection de l’ethnie et du genre, explique Olivia Park. Ces questions ne sont pas séparées, et doivent être abordées conjointement. L’idée selon laquelle le féminisme traite uniquement des femmes est un problème, car les individus venus de différents milieux ethniques ont des expériences différentes.”
Utiliser le mot de “club” pour leur mouvement est une façon de souligner l’absence de représentation des femmes asio-américaines dans les différents “clubs” médiatiques – le club des femmes blanches d’un côté, le club de la communauté asiatique de l’autre, mais le Sad Asians Girl Club reste, lui, ouvert à tous les artistes qui souhaitent collaborer au projet.
Et si le projet est pour le moment embryonnaire, il ambitionne de briser la “culture de la passivité et du silence” de la communauté asiatique sur les questions de racisme et de féminisme. Et faire émerger, peut-être, une nouvelle génération de militant(e)s.

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