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Au Royaume-Uni, le Parlement va débattre d’une possible baisse des frais d’inscription à l’université

Au Royaume-Uni, le Parlement va débattre d’une possible baisse des frais d’inscription à l’université

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Par Lydia Morrish

Publié le

Une grande pétition a été lancée et, à défaut de changer les choses, elle aura le mérite de replacer le débat dans l’espace public.

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Pour les étudiants anglais, il s’agit d’une très bonne nouvelle. Après une pétition qui a recueilli plus de 144 000 signatures (au moment de la rédaction de cet article), le parlement devrait débattre de la possibilité d’abaisser à nouveau les frais d’inscription à 3000 livres sterling (soit environ 3 530 euros).

Au-delà de 100 000 signatures, il est possible de soumettre la demande des signataires au Parlement pour qu’elle soit débattue, mais il n’a pas non plus obligation de le faire.

(GIF: fuckyeah1980s.tumblr.com)
(© fuckyeah1980s.tumblr.com)

L’instigatrice de cette pétition, qui est étudiante, s’appelle Zahra Walji. La pétition exige que les frais d’inscription au Royaume-Uni, soient divisés par 3, passant de leur niveau actuel de 9 250 livres (près de 11 000 euros) à 3 000 livres (environ 3 530 euros). La pétition décrit les difficultés des étudiants en Grande-Bretagne :

“Les frais d’inscription ne cessent d’augmenter. 9 250 livres est un montant bien trop élevé, la peur de l’endettement décourage les individus de s’inscrire à l’université.

Alors qu’un ensemble de bourses ont été supprimées, la difficulté est grande pour les familles les plus fragiles.”

Zahra Walji estime que le système actuel empêche des étudiants doués et intelligents d’atteindre leur véritable potentiel. Une enquête de Konbini (Grande-Bretagne) sur la pauvreté chez les étudiants avait montré que l’augmentation des frais d’inscription produisait de nombreux effets délétères, plongeant de nombreux jeunes dans des situations de désarroi financier et psychologique.

Joe, un étudiant de 22 ans à l’université des arts de Londres, nous avait expliqué comment l’obtention d’un diplôme sanctionnait moins les capacités à étudier que la manière de gérer la pression financière. Il se désolait également que “les plus grands esprits de notre génération en sont réduits à parler de leurs tuyaux pour économiser”.

C’est en 2012 que les frais d’inscription à l’université ont été multipliés par 3, suite à la décision du gouvernement de faire reposer les coûts de l’éducation supérieure non plus sur l’État, mais sur les étudiants eux-mêmes.

Cette décision avait été accueillie par des manifestations étudiantes monstres. 5 ans plus tard, on ne dispose d’aucune preuve de l’utilité de cette réforme. Les recherches concluaient en effet plutôt sur les effets négatifs de ces changements.

L’augmentation des coûts d’inscription a conduit de nombreux étudiants parmi les plus modestes à faire des choix drastiques : rater des cours pour travailler, abandonner l’université. Les étudiants qui quittent l’université sans diplôme en poche en sortent avec un minimum de 9 000 euros de dettes. Ainsi, on débute mal dans le monde professionnel.

Certaines bourses qui aidaient les étudiants modestes à survivre pendant leurs études ont également été supprimées à la suite d’un débat de 90 minutes à l’Assemblée, auquel n’ont participé que 18 députés. La classe.

Il paraît incertain que cette pétition ait de véritables répercussions pour les étudiants, mais elle aura le mérite de montrer que ceux-ci continuent le combat. Ils espèrent toujours que l’éducation soit gratuite pour tous, ou au moins, qu’elle n’oblige pas chacun à s’endetter à vie.

Sur Twitter, des internautes se montrent plus sceptiques quant à la pétition, expliquant que si les jeunes s’étaient donné la peine de voter, on n’en serait pas là. La date pour le débat sera annoncée dans deux jours.

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Traduit par Dario