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Roman Polanski ne pourra pas retourner aux États-Unis sans risquer la prison

Roman Polanski ne pourra pas retourner aux États-Unis sans risquer la prison

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CANNES, FRANCE – MAY 17: Roman Polanski attends the ‘Saint Laurent’ premiere during the 67th Annual Cannes Film Festival on May 17, 2014 in Cannes, France. (Photo by Jean Catuffe/FilmMagic)

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Par Lucille Bion

Publié le

Le lundi 3 avril, un juge américain a rejeté la demande d’immunité de Roman Polanski pour lui permettre de retourner aux États-Unis. Quarante ans après, le cinéaste pourrait toujours aller en prison pour le viol de Samantha Geimer. 

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Nouveau rebondissement dans l’affaire du viol de Samantha Geimer, qui remonte à 1977. Depuis quelque temps, Roman Polanski, âgé de 83 ans, demandait la permission de pouvoir retourner aux États-Unis sans être menacé d’emprisonnement. Cependant, ce lundi 3 avril, le tribunal supérieur de Los Angeles “a décidé que les demandes du prévenu ainsi que les requêtes correspondantes sont rejetées“.

Le réalisateur du Pianiste souhait revenir de l’autre côté de l’océan Atlantique pour clore définitivement l’affaire, avec l’aide de son avocat Harland Braun, qui songeait à faire appliquer un accord à l’amiable. La décision du juge Scott Gordon signifie donc que Roman Polanski pourrait toujours être arrêté sur le sol américain et enfin purger sa peine, quatre décennies après les faits.

Feuilleton judiciaire

Depuis 1977, Roman Polanski est poursuivi pour le viol de Samantha Geimer. Les faits se sont déroulés dans la maison de Jack Nicholson. À l’époque, la victime, qui aurait été préalablement droguée, était âgée de 13 ans seulement. Incarcéré pendant presque un mois et demi, Roman Polanski, plaide coupable pour ces “rapports sexuels illégaux” contre l’abandon des charges de viol et de sodomie. Libéré sous caution, il s’empresse de quitter les États-Unis pour l’Europe sans attendre le verdict, par peur des représailles et d’une lourde peine. Il traverse alors les frontières, malgré l’accord qu’il avait conclu avec la justice américaine.

Pendant 30 ans, et malgré un mandat d’arrêt international émis contre lui en 2005, la justice va tenter de mettre la main sur le fugitif en cavale lors de ses différents voyages dans le monde. En 2009, Roman Polanski se fait coincer à Zurich, en Suisse, alors qu’il se rendait à un festival de cinéma qui le mettait à l’honneur. Le 4 décembre 2009, le Tribunal pénal fédéral accepte sa libération, contre une caution de près de 3 millions d’euros, avec assignation à résidence et port d’un bracelet électronique. Il retrouve sa liberté, en juillet 2010, lorsque la Suisse refuse de l’extrader vers les États-Unis. En décembre dernier, la Pologne fait le même choix.

Malgré toutes ces poursuites, Roman Polanski a continué à faire du cinéma, à remporter des prix et à s’afficher dans les festivals. Il avait même été désigné pour présider la 42e cérémonie des Césars, avant de renoncer à cet honneur devant les nombreuses contestations suscitées par cette annonce. Le réalisateur de Rosemary’s Baby, dont le talent est presque unanimement reconnu, reste un personnage qui dérange.

Une nouvelle audition du tribunal supérieur de Los Angeles se tiendra le 26 avril.