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Du garçon manqué à la championne : rencontre avec la surfeuse pro Rosy Hodge

Du garçon manqué à la championne : rencontre avec la surfeuse pro Rosy Hodge

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Par Naomi Clément

Publié le

À l’occasion du Roxy Fitness, le 26 juin à Marseille, nous avons rencontré la Sud-Africaine Rosy Hodge, l’une des surfeuses les plus talentueuses de sa génération.

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Rosy Hodge est littéralement née au pied de l’océan. Originaire d’East London, une ville côtière située dans le Sud-Est de l’Afrique du Sud, cette surfeuse de 29 ans a grandi dans une maison postée à quelques mètres de l’océan Indien. “Le paradis sur Terre“, concède-t-elle dans un sourire.

Bercée par le ressac des vagues depuis sa tendre enfance, elle se prend rapidement de passion pour les sensations “uniques” du surf, inspirée par un grand frère avide de glisse. “J’étais un vrai garçon manqué quand j’étais plus jeune, je voulais tout faire comme mon frère, qui a deux ans de plus que moi !, confie-t-elle. C’est donc grâce à lui, et à mon père, que j’ai commencé à faire du skate, puis du surf. J’avais 7 ou 8 ans quand j’ai pris ma première vague.

Très vite, Rosanne Hodge (de son vrai nom) développe une solide technique et participe à ses premières compétitions, encouragée par des parents qui n’hésitent jamais à avaler des centaines de kilomètres pour l’escorter. “On embarquait dans le combi familial et on traversait toute la côte pour aller aux contests”, se souvient la sportive avant d’ajouter :

“Je me suis vraiment prise au jeu de la compétition, parce que je trouvais ça incroyable d’être entourée des personnes avec lesquelles je voulais être, avec lesquelles je surfais tout le temps… On était un genre de petit gang de surfeurs à East London !”

“On doit se serrer les coudes, entre filles”

Forte de cette expérience, Rosy Hodge devient en 2006, à 18 ans, la première femme sud-africaine à se qualifier pour l’ASP World Tour (le championnat mondial de surf, rebaptisé WSL en 2015), portant fièrement les couleurs de Roxy, qu’elle considère aujourd’hui comme sa “propre famille” :

Ça fait déjà vingt et un ans que je fais partie de la team Roxy, c’est assez fou quand on y pense [rires] !

Quand j’étais plus jeune, j’admirais énormément la surfeuse pro Lisa Andersen [quatre fois championne du monde, ndlr]. Et maintenant que je suis à mon tour surfeuse pro, ça me fait beaucoup de bien de voir que Roxy continue à sponsoriser et donc à encourager de nouvelles jeunes filles talentueuses.”

Après des années passées à enchaîner les contests à travers le monde, Rosie Hodge pratique aujourd’hui le surf de façon plus personnelle, moins compétitive, sans pour autant quitter le circuit professionnel.

Depuis deux ans, elle fait partie de l’équipe qui commente chacune des quatorze étapes du WSL (que beaucoup appellent encore l’ASP World Tour). Une nouvelle casquette qui lui permet d’ouvrir de plus larges perspectives pour les femmes évoluant dans le milieu du surf, une industrie souvent considérée comme très masculine :

“C’est vrai que le surf renvoie l’image d’un monde très masculin. Mais quand on observe le style de certaines filles à l’eau, on ne peut que se rendre compte que le surf peut aussi être très féminin, très gracieux.

[…] Si mon parcours permet d’encourager les filles à surfer, je serai très fière. La surfeuse sud-africaine Bianca Buitendag, que je suis depuis toute petite, a d’ailleurs été sélectionnée pour l’ASP World Tour de 2016. Je suis tellement fière d’elle ! On doit se serrer les coudes, entre filles. Dans le monde du sport et de la compétition, c’est important de se sentir soutenue et encouragée.”

“Plus je grandis, plus je me rends compte de la puissance de l’océan”

Le surf, derrière la carte postale idyllique, reste un sport à haut risque qui requiert, en plus d’une très bonne condition physique, un moral d’acier. “C’est parfois difficile de reprendre le contrôle sur ses nerfs quand on se prépare à affronter de très grosses vagues, confirme Rosy. Et puis en Afrique du Sud, il y a aussi énormément de requins, un autre paramètre à prendre en compte avant de se mettre à l’eau…” Elle poursuit :

“Quand j’étais jeune, je n’avais peur de rien, j’étais vraiment intrépide. Mais plus je grandis, plus je me rends compte de la puissance de l’océan (et de l’impuissance de l’homme). J’ai déjà été plusieurs fois totalement pétrifiée à l’eau, notamment aux Fidji ou à Tahiti.

Selon moi, si tu ne te sens pas bien en rentrant dans l’eau, c’est qu’il y a une raison. Dans ces moments-là, je crois que c’est important d’écouter son intuition.”

Une philosophie que Rosy Hodge adopte également hors de l’eau, sur la terre ferme. Aujourd’hui plus que jamais, la surfeuse, qui est depuis peu basée en Californie, se laisse guider par son instinct, avançant au gré des rencontres et des opportunités, qui l’ont même menée jusqu’au grand écran. “J’ai participé au film Blue Crush 2 en 2011, qui a été tourné en Afrique du Sud, rappelle-t-elle. On a surfé tous les jours pendant huit semaines. C’était une superbe expérience, que je recommencerais volontiers si l’occasion se présente.

Son rêve ? Surfer les eaux chaudes de l’Inde, ou la houle glacée de l’Alaska. En attendant, Rosy Hodge s’apprête à s’envoler pour les îles Fidji, Tahiti et l’Europe pour couvrir les dernières étapes de l’ASP World Tour. Avec au fond de ses yeux bleus et de son cœur, le ressac des vagues d’East London, “l’endroit où je retournerai toute ma vie“.

La prochaine étape du Roxy Fitness se déroulera le 3 juillet à Biarritz. Rendez-vous sur roxy.fr pour découvrir les images du Roxy Fitness de Marseille et la nouvelle collection Roxy Fitness.