Deux tiers des internautes dans le monde subiraient une censure d’État

Deux tiers des internautes dans le monde subiraient une censure d’État

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Crédit: Freedom House

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Par Thibault Prévost

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Autre tendance identifiée par le rapport de Freedom House : la criminalisation, à un niveau jamais observé auparavant, de l’activité sur les réseaux sociaux. En 2016, écrit le think tank, 38 pays ont arrêté des internautes pour des posts sur les plateformes sociales, et un utilisateur sur quatre vit dans un pays ou il est possible d’être arrêté pour avoir publié, partagé ou même “aimé” du contenu sur Facebook. En Thaïlande, des utilisateurs ont ainsi été arrêtés après s’être moqué du chien du roi, d’autres pour avoir “diffusé l’athéisme” en Arabie Saoudite et d’autres pour avoir diffusé une comparaison entre le président turc Recep Tayyip Erdoğan et Gollum. Plus préoccupant, le nombre de ces arrestations a augmenté de 50 % depuis 2013, explique le rapport.
Autres nouvelles victimes de la censure gouvernementale : les applications de messagerie, WhatsApp et Telegram et tête, qui ont fait du chiffrement total (“end-to-end”) leur principal argument de vente… et les a transformés en ennemis d’État. Aujourd’hui, WhatsApp est bloquée dans 12 des 65 pays étudiés, alors même que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies condamnait via une résolution, en juillet, toute forme de restriction à l’accès à l’information.
Comme l’explique le rapport, plus une application protège les communications de ses utilisateurs, plus elle s’attire les foudres des différents gouvernements. Et la France n’y échappe pas : dans un contexte de menace terroriste, Bernard Cazeneuve n’a eu de cesse de s’attaquer au chiffrement, avec l’objectif de forcer ces applications à divulguer leurs données dans le cadre d’enquêtes antiterroristes. Pour le moment, le chiffrement tient. Mais globalement, la liberté sur Internet se réduit.