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Selon un rapport alarmant, la majorité des victimes d’agressions sexuelles sont mineures

Selon un rapport alarmant, la majorité des victimes d’agressions sexuelles sont mineures

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Par Maxime Retailleau

Publié le

Un rapport de l’association Mémoire traumatique et victimologie souligne le manque de dénonciations et de prises en charge des victimes de violences sexuelles.
L’idée de viol renvoie dans l’imaginaire collectif à l’image d’une femme abusée par un inconnu dans une ruelle lugubre. La plupart des agressions sexuelles suivent pourtant un tout autre scénario, bien plus sombre encore. C’est ce que révèle le rapport de l’association Mémoire traumatique et victimologie publié le 1er mars, produit d’une enquête lancée il y a un an sur les réseaux sociaux avec le soutien de l’UNICEF France. 1214 victimes de violences sexuelles y ont répondu, dont 95% de femmes.
Au-delà de constater que la grande majorité des violences sexuelles sont commises sur des mineurs, et par des proches, cette enquête évalue leur impact sur la santé des victimes, et étudie la manière dont elles sont pris en charge. Les résultats sont alarmants, et l’association dénonce ainsi une “situation d’urgence sanitaire et sociale”.

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81% des victimes sont des mineurs

La grande majorité des victimes de violences sexuelles sont donc des mineurs. Parmi elles, une sur deux déclare que les faits se sont déroulés avant qu’elles aient onze ans, et 21% n’avaient pas six ans. Il s’agit à 70% de cas d’inceste. Par ailleurs, un quart des violences sexuelles sur mineurs sont elles-mêmes commises par des mineurs.
Comme le rapporte Le Huffington Post, et selon un rapport de l’OMS dévoilé en 2014, 20% des femmes, et entre 5 et 10% des hommes dans le monde ont été victimes d’agressions sexuelles durant leur enfance.
Le rapport fait aussi état de la difficulté des victimes à obtenir une protection ainsi qu’une contrepartie de la part de la justice. Parmi les victimes interrogées, 83% affirment n’avoir pas été protégées. Elles sont trois sur dix à avoir porté plainte. Une minorité donc, et pourtant c’est trois fois plus que la normale selon Le Figaro. En effet, comme le reconnait l’association, son enquête présente un biais car les questions qui la composent ont été diffusées en ligne, de sorte que les personnes ayant le plus refoulé les agressions dont elles ont été victimes n’y ont pas répondu.
Parmi celles qui ont porté plainte, 82% disent avoir mal vécu le dépôt de plainte, car on ne les a pas assez crues, accompagnées ou soutenues. Enfin, 89% ont ensuite mal vécu leur procès, souvent perçus comme éprouvants du fait de leur durée. Aussi, leur “sentiment d’injustice est renforcé par les trop fréquentes correctionnalisations des viols ainsi que par le problème des délais de prescription“, comme le rappelle le rapport.

Un impact dramatique sur la santé et une prise en charge insuffisante