Quand les gorilles s’acoquinent grâce à un algorithme de rencontre

Quand les gorilles s’acoquinent grâce à un algorithme de rencontre

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(© Pixabay)

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Non, ils ne peuvent pas vraiment swiper. Et les scientifiques qui les biberonnent font tout le boulot.

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Les scientifiques n’ont pas attendu les éditeurs de sites de rencontre pour faire le bonheur des gorilles. Depuis les années 1990, des chercheurs comparent indicateurs biologiques et comportementaux respectifs des mâles et des femelles pour faire matcher au mieux les gorilles qui font partie des espèces en danger. Repérée par Mashable, lequel cite le New Yorker, cette histoire post-Saint-Valentin est aussi sérieuse que les résultants probants.

L’algorithme de rencontre, développé au lancement du Gorilla Species Survival Plan (plan de survie pour les gorilles) en 1988, est un trésor de complexité. Et probablement bien plus raffiné (et scientifique) que ce que peuvent proposer Meetic ou Tinder. Car nombreuses sont les variables qui entrent en jeu : l’âge, l’expérience, les facultés de sociabilisation, la lignée, la génétique ou encore la “chimie personnelle” ont leur rôle à jouer.

L’article relate ainsi la romance de Calaya et Baraka, deux gorilles que les algorithmes ont mis sur le chemin l’un de l’autre. Elle : confiante, décalée et créative. Lui : décontracté et attentif à ses pairs. Eux : “Amoureux dès le premier jour”, selon Becky Malinsky, conservatrice adjointe pour les primates au zoo national de Washington. Coup de foudre qui sera pérennisé sur le long terme.

Évidemment, l’amour n’est pas tout. Si les gorilles se rencontrent, c’est surtout parce que l’on veut qu’ils se reproduisent. Un indicateur particulièrement crucial sort du chapeau des lignes de code : une note entre 1 et 6, basée sur l’examen du génome des deux primates. Il faut effectivement faire en sorte que se rencontrent des “gènes rares” afin que la future progéniture enrichisse la diversité du patrimoine génétique de l’espèce. Concernant Calaya et Baraka, les algorithmes leur ont attribué la note 1. Ils se sont donc rencontrés.

Doués en amour, les algorithmes versent aussi dans les Meetups : leur noble mission consiste à faire matcher les mâles entre eux, les femelles entre elles, voire les mâles et les femelles dans le but de créer des compagnonnages harmonieux. Ce qui, évidemment, n’est pas automatique chez les primates.

Au total, les algorithmes régissent les destins des gorilles d’une cinquantaine de zoos d’Amérique du Nord. Ces registres sont tenus à jour par l’Association des zoos et aquariums. L’histoire ne dit pas si les sites de rencontre “humains” se sont inspirés du travail merveilleux des scientifiques.