“Bye bye Philae” : le robot européen va disparaître avec sa comète

“Bye bye Philae” : le robot européen va disparaître avec sa comète

Image :

RIP, Philae. Crédit: ESA

photo de profil

Par Thibault Prévost

Publié le

À partir du 27 juillet, la communication entre la sonde Rosetta et l’atterrisseur Philae, posé sur la comète Tchouri, sera perdue. Une page se tourne.

À voir aussi sur Konbini

“Bye bye, Philae” : sur la photo tweetée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) le 26 juillet, les membres de l’équipe de mission sourient en tenant leurs panneaux d’adieu. Pourtant, au fond d’eux, ils doivent forcément avoir le cœur un peu gros. Car, à partir du 27 juillet, la mission d’exploration de la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko (Tchouri, pour les intimes) sera officiellement terminée. La sonde Rosetta, en orbite autour de la comète, n’a plus assez d’énergie pour tenter de contacter le petit robot à sa surface. Game over.

L’annonce de la fin de la mission ne change néanmoins pas grand-chose pour les équipes qui travaillent dessus : ça fait maintenant plus d’un an que Philae fait la gueule à Rosetta et refuse obstinément de lui donner des nouvelles. Lors de son atterrissage sur le sol inhospitalier de la comète Tchouri, le 12 novembre 2014, Philae n’avait pas réussi à se fixer à l’endroit prévu, rebondissant plusieurs fois avant de s’immobiliser dans une zone moins bien éclairée que prévu. Dès lors, impossible ou presque d’utiliser ses panneaux solaires pour se recharger. Résultat : plus de nouvelles depuis le 9 juillet 2015, et même pas une carte postale.

Rosetta, suicide programmé le 30 septembre

Alors oui, bien sûr, il y a quelque chose de frustrant à voir son robot faire dix ans de voyage, traverser 500 millions de kilomètres dans l’espace, se mettre en orbite autour d’une comète, déployer ses harpons et finalement se planter de quelques mètres, mais le bilan de la mission Rosetta reste excellent. Durant ses trois premiers jours d’activité, le robot a réussi 80 % de sa mission scientifique en renvoyant à la Terre des données inédites sur la composition du corps céleste, juste avant de se mettre en hibernation. À la faveur de l’exposition au Soleil de Tchouri, d’autres données ont ensuite pu être récoltées entre le 13 juin et le 9 juillet 2015. Données que les équipes de l’European Space Agency (ESA) sont loin d’avoir fini d’étudier. La mission, même raccourcie, est donc un indéniable succès.

Maintenant que la communication entre la sonde et le robot est définitivement perdue, la prochaine étape de la mission interviendra le 30 septembre avec le suicide de Rosetta, qui viendra rejoindre Philae sur la surface de la comète en une dernière étreinte métallique à vous briser le cœur. Car aussi chère que soit Rosetta, elle est embarquée en autostop sur une comète qui s’éloigne de plus en plus du Soleil, lancée à 21 kilomètres/seconde vers une mort certaine mais transmettant, jusqu’au bout, de fascinantes données. Beau boulot, Philae. Repose en paix dans l’espace infini.