Pour l’Onu, pas besoin d’interdire les “robots tueurs”, puisque les humains sont aux commandes

Pour l’Onu, pas besoin d’interdire les “robots tueurs”, puisque les humains sont aux commandes

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Cest vrai quoi, arrêtons d dramatiser.

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Par Thibault Prévost

Publié le

Déjà 22 pays (et Elon Musk) en faveur de l’interdiction

Et les perspectives sont glaçantes. “Les pays n’ont pas de temps à perdre à simplement discuter du sujet”, estime Mary Wareham, d’Human Rights Watch. Selon elle, les “armées et les entreprises de défense du monde entier sont en train d’investir énormément d’argent” dans le développement de ces armes, et il est à craindre que les discussions internationales soient trop lentes pour parvenir à un accord contraignant avant qu’elles ne soient opérationnelles. À l’issue de la convention, relate l’ONG Stop Killer Robots, les différents pays représentés se sont accordés sur la nécessité d’un “instrument juridiquement contraignant” pour contrôler l’usage des robots tueurs, tandis que “la plupart des États acceptent l’idée qu’un certain contrôle humain doit toujours être maintenu” sur ces armes. La question, rappelle The Guardian, est désormais de savoir ce que signifie “un contrôle humain” en pratique.
Pour un certain nombre d’acteurs, en revanche, il n’est pas question de régulation mais bien d’interdiction pure et simple : au 21 novembre, 22 pays encourageaient l’idée d’une interdiction, recense l’ONG Stop Killer Robots, tandis qu’en août dernier, 115 experts et pontes de la technologie (dont le très médiatique Elon Musk et six dirigeants français) signaient une lettre ouverte à l’ONU en faveur de l’éradication de ces horreurs mécaniques, qui se concluait par ce funeste augure : “Une fois ouverte cette boîte de Pandore, elle sera difficile à refermer.” Enfin, le 13 novembre, date du début de la convention genevoise, le groupe international du Mouvement des non-alignés, qui regroupe 120 États, se plaçait en faveur du développement d’un arsenal législatif. Ce ne sera pas pour cette année.
Si la décision finale des États sera rendue le 24 novembre, une prochaine réunion de discussion est prévue en 2018 sur une dizaine de jours, dont la date reste encore à déterminer. Insuffisant pour l’ONG Stop Killer Robots, qui préconise au moins deux réunions de Groupes d’experts gouvernementaux (GEG), dont l’une dans la première moitié de 2018, afin d’ “ouvrir la voie à un instrument juridiquement contraignant”, qui serait conclu par un protocole ratifié par les États membres en 2019. À en croire les déclarations de l’ambassadeur de l’ONU, rien ne presse, puisque ces armes n’existent pas encore. Quelqu’un de volontaire pour lui montrer cette vidéo d’anticipation glaçante, parue la semaine dernière, histoire de lui faire changer d’avis ?
 

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