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Najat Vallaud-Belkacem “indignée” par les propos du président de BarakaCity

Najat Vallaud-Belkacem “indignée” par les propos du président de BarakaCity

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Par Konbini

Publié le

Dimanche, malaise général sur le plateau du Supplément, sur Canal+. Najat Vallaud-Belkacem était aux côtés d’Idriss Sihamedi, président de l’ONG islamique BarakaCity, qui a peiné à condamner explicitement Daech.

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Dimanche 24 janvier, la France assiste au plus gros malaise de ce début de l’année 2016, sur le plateau du Supplément, l’émission de Canal+ présentée par Ali Baddou. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, est présente aux côtés d’Idriss Sihamedi, président de BarakaCity, ONG islamique controversée, et l’une des rares associations françaises à être présente en Syrie.

Sur le plateau de l’émission, le président de BarakaCity est venu parler de la libération d’un membre de son ONG détenu au Bangladesh, Moussa Ibn Yacoub. Assez vite, le présentateur embraie sur un autre sujet : la dimension idéologique de son association. Il demande à Idriss Sihamedi s’il serre la main aux femmes et s’il condamne Daech.

Interloqué par cette question qu’il juge hors sujet, l’humanitaire peine à formuler une condamnation claire de l’organisation terroriste. Pour justifier le fait qu’il ne serre pas la main aux femmes, il se compare à “certains rabbins” qui refusent également de le faire. Quant à Daech, il juge que la question est biaisée et s’en réfère cette fois à Israël. Gros froid sur le plateau entre les journalistes et Najat Vallaud-Belkacem.

À partir de la trentième minute sur la vidéo ci-dessus.

Interrogée à la fin de cette séquence, la ministre prononce ces mots : “Je crois que c’est une association qui porte une façon de voir les choses qui n’est pas la mienne et qui me met aussi mal à l’aise sur votre plateau, alors je ne rajouterai rien.”

Lundi 25 janvier, au lendemain de la diffusion de cette édition, la ministre partage un message sur sa page Facebook, visant à clarifier sa position quant aux “propos scandaleux tenus dans cette émission [qui] rappellent l’exigence de toujours opposer la pensée à la barbarie, sans jamais la rabaisser à la polémique” :

À la suite des réactions suscitées par l’intervention inacceptable du président d’une association lors de l’émission «...

Posté par Najat Vallaud-Belkacem sur lundi 25 janvier 2016

Dans un entretien paru dans Le Parisien, mardi 26 janvier, la ministre de l’Éducation persiste et signe :

“L’interview a provoqué une espèce de sidération sur le plateau, partagée par l’ensemble des participants et du public. Mon premier mouvement, quand on m’a demandé si je souhaitais poursuivre la discussion, a été de répondre ‘non’ sèchement. Car je refuse de me prêter à ce petit jeu nauséabond consistant à inviter des gens infréquentables pour faire du buzz. J’étais indignée de la tribune qu’on venait de lui donner.

Je me suis dit : ‘Mais quelle horreur !’ Comment a-t-on pu laisser un tel individu s’exprimer ? C’était plus que de l’indignation, de la nausée. Évitons d’élever au rang d’interlocuteurs des gens qui se situent en dehors du champ républicain.”

 

La polémique n’est pas près de s’éteindre. Idriss Sihamedi reproche de son côté à Canal+ de l’avoir coupé au montage, déformant ainsi ses propos. Depuis dimanche, il multiplie sur sa page Facebook les messages critiquant la façon dont la chaîne s’est comportée avec lui. Il promet la diffusion prochaine d’une vidéo pour dire “sa” vérité. En attendant, son compte Twitter a été suspendu.