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Droits des femmes : la nouvelle ministre répond aux critiques

Droits des femmes : la nouvelle ministre répond aux critiques

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Par Ariane Nicolas

Publié le

Le nouveau ministère rattachant les Droits des femmes à la Famille et l’Enfance  fait polémique. Laurence Rossignol, ancienne secrétaire d’État chargée de la Famille, des Personnes âgées, de l’Autonomie et de l’Enfance, se défend.

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La nomination, jeudi 11 février, dans le cadre du remaniement, d’une ministre de “la Famille, de l’Enfance et aux Droits des femmes” n’a pas plu à tout le monde. Et même sacrément énervé les féministes, pour qui ce regroupement foutraque (il ne manque plus que les serviettes hygiéniques et la machine à laver !) renvoie à une image de la femme qu’on espérait révolue : celle d’une mère, d’une épouse, et non d’un individu à part entière.

Sur Twitter, de nombreuses personnalités liées à la cause féministe ont donné de la voix, y compris des élues et anciennes ministres de la République.

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Faut-il y voir une manœuvre politique de François Hollande, qui tente, à un an de l’élection présidentielle, d’atténuer son image de “casseur de famille” héritée du mariage pour tous ? Ou un “simple”, quoique inquiétant, retour en arrière ? On se le demande d’autant plus que lors du même remaniement, un ministère à l’Egalité réelle a été créé et qu’on aurait bien vu les droits des femmes entrer dans les attributions de ce portefeuille.

“C’est aussi là que se nouent une partie des inégalités”

La nouvelle ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a défendu son poste, vendredi 12 février sur BFMTV :

“La famille, le droit des femmes et les enfants sont intimement mêlés dans la vie quotidienne des femmes. Ce qui a évolué, ce sont les familles, et en particulier les familles monoparentales. Aujourd’hui ce sont presque 25 % des familles : des femmes seules qui concentrent sur leurs épaules une part importante de la pauvreté, de la précarité. Elles élèvent leurs enfants seules, c’est dur, elles travaillent et elles sont parfois très isolées.

Quand j’étais secrétaire d’État à la Famille, je me suis toujours définie comme une secrétaire d’État féministe à la Famille. La famille, ce n’est pas un repoussoir, ce n’est pas une valeur négative. C’est probablement la principale valeur de tout le monde : tout le monde en a une, ceux qui n’en ont pas aimeraient bien en avoir une.

C’est aussi là que se nouent une partie des inégalités. Quand on sait que 40 % des femmes changent leur façon de travailler ou leur projet de carrière professionnelle à l’arrivée de leur premier enfant, contre 6 % des hommes, on voit bien que quelque chose se construit et se dessine dans ce triptyque.”

Et tant pis pour les femmes de plus en plus nombreuses qui font justement le choix de ne pas avoir d’enfants, sans parler de celles qui aimeraient en avoir et qui ne peuvent pas, par incapacité physique ou illégalité, comme les lesbiennes désireuses de bénéficier d’une procréation médicalement assistée (PMA).