La lutte contre l’obsolescence programmée pourrait créer 200 000 emplois en Europe

La lutte contre l’obsolescence programmée pourrait créer 200 000 emplois en Europe

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An employee walks through electronic waste awaiting to be dismantles as electronic recyclable waste at the Electronic Recyclers International plant in Holliston, Massachusetts, USA.

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Par Jeanne Pouget

Publié le

“Dans le secteur de la réutilisation et de la réparation, le potentiel de création d’emplois est estimé à 296 emplois pour l’équivalent de 10 000 tonnes de biens usés. Sachant qu’un tiers des biens collectés dans les centres de recyclage des déchets pourraient être réutilisables, c’est plus de 200 000 emplois locaux qui pourraient être créés si seulement 1 % des déchets municipaux en Europe étaient préparés pour la réutilisation ou le réemploi”, note-il.

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Il affirme aussi que le réemploi serait plus bénéfique que le recyclage, en matière de création d’emplois et d’économie des ressources :

“Des études récentes montrent que si les entreprises européennes privilégiaient le réemploi de leurs ordinateurs plutôt que leur recyclage, l’Europe pourrait créer 10 500 emplois non délocalisables tout en économisant chaque année l’émission de près de 6 millions de tonnes de gaz à effet de serre et 44 millions de mètres cubes d’eau […]”

La durabilité des produits : un enjeu public et politique

Selon une étude de 2014, “77 % des citoyens européens préféreraient réparer leurs biens plutôt que d’en acheter de nouveaux mais sont finalement amenés à les remplacer ou les jeter parce que le coût et le service de réparation sont décourageants”. Une tendance qu’il faut donc inverser afin de basculer dans un modèle économique vertueux qui encourage les consommateurs à effectuer eux-mêmes des réparations.
Le texte préconise donc à la Commission européenne d’inciter les fabricants à concevoir des produits robustes, durables et de qualité et à promouvoir la “réparabilité” et la longévité des produits. Par exemple, en engageant une démarche de standardisation et d’interchangeabilité des pièces détachées, en allongeant les délais de garantie ou en favorisant la solution de réparation. Le rapport précise également qu’il faudrait mieux informer les consommateurs, en envisageant par exemple la création d’un label, et lutter contre l’obsolescence programmée en adoptant des mesures dissuasives et en poussant les opérateurs à assurer un service technique approprié.
Aujourd’hui, des pays comme la Suède ont déjà commencé à renforcer le secteur de la réparation, du recyclage et de l’économie circulaire, en permettant aux consommateurs qui choisissent de rafistoler leurs appareils électroménagers une déduction d’impôts de 50 % sur le coût de la main-d’œuvre ou en taxant les produits dont les matériaux ne sont pas, ou difficilement, recyclables et réparables.