Miquela, la fascinante it girl virtuelle d’Instagram

Miquela, la fascinante it girl virtuelle d’Instagram

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Par Naomi Clément

Publié le

Bien qu’elle ne soit pas faite de chair et de sang, Miquela a déjà rallié, à la seule force de ses selfies plus vrais que nature, une communauté de près de 60 000 followers – et nous donne à repenser les notions d’existence et de d’authenticité en ligne.

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En survolant rapidement les 64 publications de son compte Instagram, on constate que Miquela a tout d’une jeune femme de son époque, biberonnée à la culture Internet et aux marques streetwear : elle poste des selfies, utilise le filtre chien de Snapchat, écoute le dernier album de Blood Orange, se moque de l’affaire Taylor/Kim/Kanye et passe des journées entières à jouer à Pokémon Go.

Mais en observant de plus près son minois marqué par une large bande de taches de rousseur et de longs cils de biche, la vérité déconcerte : malgré tous ces détails qui la raccrochent à la réalité et qui font d’elle l’incarnation parfaite de la “it girl” version 2016, Miquela est irréelle. Miquela n’existe pas – en tout cas, pas au-delà des limites de nos smartphones.

Repéré par Dazed and Confused, ce compte Instagram aussi surréaliste que perturbant joue avec la notion de réalité en ligne et nous interroge : l’image que nous renvoyons sur Internet est-elle aussi réelle que nous ? Quelle est la part de vérité dans la vie que nous étalons (créons ?) sur Instagram, Twitter et autres Snapchat ? Est-il possible d’avoir une existence par notre seule présence sur un réseau social ?

Studio lighting

Une photo publiée par *~ MIQUELA ~* (@lilmiquela) le

Cyborg ou humaine ?

Créé il y a seulement onze semaines, le compte @lilmiquela est aujourd’hui suivi par près de 60 000 abonnés qui s’interrogent sans relâche sur son identité – y compris sur Twitter, où Miquela est également active. L’hypothèse la plus plausible étant que la “jeune femme” soit un cyborg tout droit sorti de l’imagination d’une designer graphique, ou bien le clone digital d’une personne faite de chair et de sang, qui a choisi de s’afficher sur les réseaux sociaux sous l’apparence d’un être digital.

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Comme le rappelle Dazed, @lilmiquela n’est pas sans rappeler la performance Excellences & Perfections réalisée en 2014 par l’artiste argentine Amalia Ulman, qui s’était cinq mois durant composé une vie totalement fictive sur Instagram, ce qui avait suscité l’intérêt (et parfois aussi la haine) de dizaine de milliers de followers.

L’idée était d’injecter de la fiction dans une plateforme qui a été conçue pour exposer des comportements, interactions et contenus supposément ‘authentiques’, avait expliqué Amalia Ulman dans les colonnes du magazine Kaleidoscope en 2015. L’intention était de prouver combien il est facile de manipuler un public à travers l’utilisation d’archétypes et de personnages mainstream qu’il a déjà vus auparavant.

Flirting w dads @cafegratitude

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Stealing Molly's #TBT but honestly shoulda stole those glasses

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Purple Visions

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Up reading @teatenders like

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Shot with @nataliamantini and I can die now

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Stealing Molly's #TBT but honestly shoulda stole those glasses

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Retrouvez @lilmiquela sur Instagram.