Au Royaume-Uni, les inégalités de salaires entre hommes et femmes se réduisent (un peu)

Au Royaume-Uni, les inégalités de salaires entre hommes et femmes se réduisent (un peu)

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Par Lydia Morrish

Publié le

Travailleuses de tous les pays, ne vous laissez plus faire !

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Enfin un peu de progrès dans le domaine de l’égalité économique pour les femmes. Il était temps. Au Royaume-Uni, une nouvelle étude du think tank Resolution Foundation montre que les écarts de salaires entre les femmes et les hommes se sont réduits de moitié pour celles ayant la vingtaine : il ne serait “plus” que de 5 %.

Cette enquête montre ainsi que l’embellie concerne surtout les femmes se lançant en ce moment sur le marché du travail. Le think tank a néanmoins conclu qu’à travail égal les femmes gagneront toujours moins que leurs homologues masculins, l’écart se creusant tout au long de leur carrière, notamment à partir de la trentaine. Ce rattrapage est notamment dû au nombre croissant de femmes travaillant à des postes haut placés. Néanmoins, la différence de traitement entre femmes et hommes dans les rôles de direction fait que les femmes restent confrontées au plafond de verre, stagnant à des fonctions moins élevées et moins rémunératrices.

L’étude montre que les baby-boomers, nés entre 1946 et 1965, ont connu en moyenne un écart de 16 % pendant leur vingtaine. La différence s’est ensuite réduite à 9 % pour la génération née entre 1966 et 1980. Enfin, les filles “millenniales” connaissent désormais un écart de 5 %. Idéalement, ce chiffre devrait être de 0 %, mais bon, si on se plaint, on risque encore de se faire accuser d’être une féministe radicalisée.

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En 2015, une commission parlementaire sur l’égalité salariale a souligné que la concentration de femmes dans des emplois peu rémunérateurs, le manque de perspectives de promotions et les responsabilités familiales de celles qui ont des enfants étaient les premières causes des écarts de salaires pour les femmes de 30 ans et plus.

En dépit de progrès certains, comme le congé paternité, les conséquences de la parentalité pèsent encore en grande partie sur les femmes : les mères travaillent moins (ou s’arrêtent de travailler), ce qui leur fait rater des phases de promotion et d’augmentation.

“L’écart des salaires est lié à la naissance et à l’éducation des enfant depuis des décennies, analyse Laura Gardiner, l’auteure principale de l’étude, dans une tribune du Huffington Post. C’est à ce moment-là que les femmes sont pénalisées pour le reste de leur vie.”

Tandis que certaines études montraient que les jeunes femmes gagnaient plus que les hommes du même âge, ce rapport met plutôt en lumière un statu quo pour les travailleuses. “De nombreuses preuves […] nous font nous inquiéter du sort des millennials par rapport à celui des générations précédentes”, indique le think tank, qui souligne les difficultés des jeunes pour se loger ou pour cotiser pour la retraite.

Pourtant, d’après la fondation, notre génération bénéficie des avancées de la technologie et de la globalisation. Nous sommes capables de communiquer et de voyager plus aisément que nos ainés, ce qui ferait de nous “une génération plus libre et égalitaire”, selon Laura Gardiner.

On dit que ce sont les femmes qui ont essuyé le plus durement les conséquences de la dernière crise. En cas de nouvelle récession (on pense au Brexit), les femmes pourraient à nouveau se retrouver en mauvaise posture.

Il est donc temps de prendre confiance en nous sur notre lieu de travail et d’exiger d’être payées autant que nos collègues masculins et de bénéficier des mêmes promotions. Nous devons également nous mobiliser pour être sûres que la réduction de cet écart fasse partie des objectifs du gouvernement.

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