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Le créateur japonais Masayuki Ino a remporté le prix LVMH, et on y était

Le créateur japonais Masayuki Ino a remporté le prix LVMH, et on y était

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Par Manon Baeza

Publié le

C’est Masayuki Ino, avec sa marque Doublet, qui a remporté le prix LVMH cette année. Retour sur cette manifestation incontournable du monde de la mode.

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Le mercredi 6 juin, au sein de la Fondation Louis Vuitton située dans le bois de Boulogne à Paris, se tenait la cinquième édition du prix LVMH. Cet évènement annuel organisé par le groupe de luxe présidé par Bernard Arnault est devenu le rendez-vous phare du monde de la mode. On y était et on vous explique pourquoi.

Un jury de prestige

Créé en 2013 seulement, le prix LVMH est pourtant très prestigieux. En regardant la composition du jury, on comprend pourquoi : les directeurs et directrices artistiques Jonathan Anderson (Loewe), Humberto Leon et Carol Lim (Kenzo), Maria Grazia Chiuri (Dior), Karl Lagerfeld (Fendi), Marc Jacobs, Nicolas Ghesquière (Louis Vuitton) et Clare Waight Keller (Givenchy) le composent.

À leurs côtés, la directrice générale adjointe de Louis Vuitton, Delphine Arnault, le directeur du mécénat du groupe, Jean-Paul Claverie, ainsi que Sidney Toledano, le président et directeur général de LVMH Fashion Group, un pôle qui regroupe plusieurs marques prestigieuses comme Céline, Givenchy ou encore Kenzo.

Pour cette cinquième édition étaient également présents Emma Stone et Jaden Smith, qui ont remis les récompenses. Si l’acteur et rappeur était souriant et disponible, l’actrice s’est montrée plus timide mais s’est tout de même livrée à un discours en français pour féliciter Masayuki Ino, le lauréat de cette année. Et notre cœur a littéralement fondu.

Doublet, le grand lauréat de cette édition 2018

En 2017, c’est Marine Serre qui a remporté le fameux prix et Isabelle Huppert a récemment posé vêtue de sa marque, tandis que Kendall Jenner se balade avec l’incontournable bustier shirt. En 2015, le prix a été attribué à Simon Porte Jacquemus. Il est aujourd’hui considéré comme un “chouchou des Français”. La preuve que ce prix a de l’influence.

C’est donc le créateur japonais Masayuki Ino qui a marqué l’édition 2018. Il a remporté un chèque de 300 000 euros ainsi qu’une année de mentorat par LVMH. Dans un bref discours en japonais, il a exprimé, collé à son traducteur, sa surprise. Clare Waight Keller a dit voir en lui un “Issey Miyake des temps modernes” et Nicolas Ghesquière a confié être “très impressionné par ses matières”.

Effectivement, le lauréat a su faire la différence avec l’ingéniosité de ses textiles, sa garde-robe avant-gardiste, ses couleurs surprenantes ainsi que ses influences éclectiques. Fondé en 2012 en collaboration avec le modéliste Takashi Murakami, Doublet a sorti sa première collection en 2013. Entre silhouettes unisexes et nombreux imprimés à l’influence pop culture, c’est un véritable combo gagnant.

Masayuki Ino et Takashi Murakami aiment repenser la mode et leur merchandising marque beaucoup de points. En effet, ce sont dans des pots de nouilles que nous découvrons les t-shirts de la marque. Comme pour le repas préféré des étudiants, il suffit de verser de l’eau dedans et, 3 minutes après, le vêtement prend forme. Art, mode et ingéniosité ne font alors plus qu’un. Forcément, on adore.

Rokh remporte un prix spécial du jury

Au vu de “la très haute qualité des candidats”, le jury a remis un prix spécial à Rok Hwang pour sa marque Rokh. Il a remporté 150 000 euros ainsi qu’une année de mentorat par LVMH. Rokh aime déconstruire des classiques comme le trench en les rendant séduisants par un jeu d’asymétrie. Un rendu unique et intemporel qui rappelle la femme libre de Céline, où il a fait ses premières armes.

Comme le rapporte aussi Le Monde, JW Anderson a déclaré que “le niveau se resserre d’année en année”. Mais sur 1 300 candidatures venues de près de 90 pays, seuls neuf créateurs ont eu l’honneur de rencontrer le jury et de prétendre à la victoire. Et si les deux gagnants de l’édition 2018 s’assurent un avenir très prometteur, les finalistes ne sont pas en reste.

Des créateurs qui ont déjà tout gagné

En 2015, Virgil Abloh, créateur du label Off White et directeur artistique de la ligne homme de Louis Vuitton, participait à la finale mais n’a pas remporté de prix. Aujourd’hui, il défraye pourtant la chronique et chacune de ses collaborations est grandement attendue. Il provoque l’hystérie des fashionistas à travers le monde et ne cesse de nous surprendre par son talent débordant.

Cette année, l’excentrique Charles Jeffrey, nouvel espoir de la mode britannique, ainsi que Simon Ross avec son label streetwear A-Cold-Wall* font déjà l’unanimité au sein de la fashionsphère. Le duo Botter nous a également séduits avec sa collection pour hommes qui met en lumière les questions de la discrimination et de l’immigration avec un vestiaire coloré qui fait penser à une rébellion contemporaine.

Bien plus qu’un énième prix de mode, le prix LVMH est incontestablement une très belle récompense pour un créateur de mode. La vision, le soutien, l’avant-garde et l’ouverture d’esprit de cette manifestation font d’elle l’une des plus importantes du monde de la mode. En quelques mots, le prix LVMH est tout simplement le reflet de la mode de demain.