L’argent, les chatbots et les Français : rencontre avec le big boss de Messenger

L’argent, les chatbots et les Français : rencontre avec le big boss de Messenger

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

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On pourra payer un jour en bitcoins sur Messenger ?
Pour moi, le bitcoin n’est pas encore une monnaie très “efficace” car elle connaît beaucoup de fluctuations. Vous ne voulez jamais être la personne qui a acheté la pizza 50 000 euros quatre ans plus tard. Je vois plus les cryptomonnaies comme un produit de placement, comme avec l’or, sauf que là, c’est de l’or numérique.
Vous possédez des bitcoins ?
Depuis longtemps. J’ai commencé à m’y intéresser assez tôt, en 2012 [ndlr : le bitcoin existe depuis 2009].
Avez-vous des enfants ?
Trois : ils ont 17, 14 et 8 ans.
Ils ont le droit d’utiliser Facebook et Messenger ?
Les deux premiers, oui. Ils sont aussi sur Instagram. Celle de 8 ans a un compte Messenger sans compte Facebook.
Ah bon, c’est possible ?
Oui, pour utiliser Messenger, il suffit juste d’un numéro de téléphone. Facebook est de toute façon interdit aux moins de 13 ans.
Vous imposez à vos enfants une limitation de temps ?
On essaie d’imposer gentiment une limitation de temps en appliquant quelques règles mais c’est toujours un peu compliqué… Mais bon, ils sont super raisonnables, je trouve qu’ils n’en font pas une utilisation excessive.
On est quand même d’accord pour dire qu’il faut mettre son portable en mode avion le soir ?
Oui, de préférence. Il faut savoir couper, il faut des moments de calme. Et c’est tout aussi bien de garder le portable dans la poche pendant les repas.

Et donc quand Zuckerberg sera à la Maison-Blanche, est-ce que toutes les démarches administratives seront remplacées par des chatbots – assistants virtuels ?
Je vais décomposer ma réponse en deux parties, si vous le voulez bien.
Zuckerberg et la Maison-Blanche : je n’ai pas grand-chose à vous dire.
Sur l’automatisation des services gouvernementaux, il y a un vrai futur et certaines entreprises travaillent déjà dessus. La Transportation Security Administration, qui gère la sécurité dans les aéroports, a par exemple développé un bot [sic] auquel on peut demander si on a le droit d’embarquer tel objet ou pas en cabine.
Mais ces agents conversationnels ne vont pas piquer tous les boulots des humains ?
Je ne pense pas. Je pense qu’ils vont “augmenter” nos jobs à nous. Les tâches les plus répétitives seront automatisées et les humains auront des boulots avec plus de valeur ajoutée. Dans les services clientèles des grosses marques, on a constaté qu’il n’y avait pas de diminution d’emploi, seulement une augmentation de la qualité. C’est plus agréable pour les clients et pour les gens qui travaillent dans ces métiers-là.
Pour finir, une question sur le futur : est-ce que ça vous botterait qu’on ait tous des puces dans le cerveau pour chatter avec ses amis ?
Je pense d’abord que la grosse innovation dans les dix/quinze prochaines années, ça sera la réalité augmentée, dans des lunettes par exemple. Elle nous permettra de superposer informations réelles et virtuelles.
Quant aux puces, je n’ai pas vraiment peur. Je suis généralement optimiste. La technologie, à condition qu’elle suive le cours de l’histoire passée, améliore le monde.