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La Grande Barrière de corail australienne se décolore dangereusement

La Grande Barrière de corail australienne se décolore dangereusement

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Dans certaines zones du nord de la grande barrière de corail, située sur la côte Est de l’Australie, près de 95 % des coraux ont blanchi, signe de leur dépérissement.

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Le récif de 344 000 kilomètres carrés situé en mer de Corail est la seule structure vivante visible depuis l’espace. Une merveille de la nature classée au patrimoine mondiale de l’Unesco en 1981.

Malheureusement, ce récif mythique, qui abrite un écosystème unique, est en train de vivre le pire épisode de blanchiment corallien jamais recensé dans le monde selon les scientifiques. Ce qui représente une grave menace pour les 2 500 récifs concernés mais aussi pour la biodiversité environnante : 1 500 espèces de poissons, 134 de requins et de raies, 30 de baleines et de dauphins et 200 d’oiseaux.

Le réchauffement climatique en première ligne

On attribue la décoloration rapide du corail au phénomène El Niño, ce courant marin chaud et saisonnier qui part des côtes Pacifiques de l’Amérique du Sud pour se diriger vers l’ouest. Il se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau dans la partie est de l’océan Pacifique et peut entraîner diverses répercussions sur les écosystèmes.

Dans le cas de la Grande Barrière, les courants chauds tuent les micro-algues dont se nourrit le corail. Mais l’activité humaine (le tourisme de masse) et certains autres facteurs naturels (des animaux se nourrissent de corail) peuvent aussi être impliqués.

Le ministre de l’Environnement australien Greg Hunt, qui a survolé la Grande Barrière de corail en hélicoptère il y a dix jours, veut néanmoins rester optimiste : “Ce n’est pas aussi grave qu’en 1998 et 2002, où l’on avait observé le phénomène El Niño, mais la partie nord [du récif] est préoccupante”, a-t-il confié à la chaîne de télévision australienne ABC.

Le gouvernement a annoncé dans la foulée le déploiement de grands moyens technologiques pour une nouvelle étude commandée au mois de septembre prochain. Une prise de conscience qui permettra peut-être enfin d’inverser la tendance. Depuis des années, les experts tentent en effet d’alerter le gouvernement, sans succès.

D’autre part, le programme “Reef 2050“, mis en place  depuis l’année dernière par le gouvernement australien sur les recommandations de l’Unesco, permettra, on l’espère, d’intervenir à temps pour sauver la Grande Barrière de corail. Il prévoit notamment d’interdire les forages miniers et pétroliers dans cette zone, de limiter le développement portuaire et préserver la qualité de l’eau.

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