Vidéo : “La bande-son de la vie d’une femme”, des contes de princesses aux violences sexistes

Vidéo : “La bande-son de la vie d’une femme”, des contes de princesses aux violences sexistes

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Par Mélissa Perraudeau

Publié le

En vue de la journée mondiale pour l’élimination des violences contre les femmes ce 25 novembre, l’association FIT – Une Femme, Un Toit a sorti une vidéo compulsant les mots et phrases sexistes et violents qu’une femme entend tout au cours de sa vie.

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“… et la princesse attendait encore et encore le prince charmant.”
“Non, tu joues pas au foot, t’es une fille !”
“Comment ça, ‘agressée’ ? Euh, tu l’aurais pas un peu cherché ?”
“C’était un accident, chérie… Non mais je voulais pas te faire mal, c’est parti comme ça…”

“La bande-son de la vie d’une femme” met en lumière le sexisme quotidien, ordinaire et violent dont les femmes sont victimes de leur petite enfance à l’âge adulte. Inégalités salariales, stéréotypes sexistes, injonctions à la minceur, violences sexuelles, violences conjugales, harcèlement de rue, slut-shaming, discrimination à l’embauche… Les mots et les phrases sexistes et violents entendus quotidiennement par les femmes sont compulsés en 1 minute 45 efficace et percutante. Qui se conclut sur ce constat :

“Harcèlements, Inégalités, Agressions, Violences conjugales, Viols.
Tant que nous ne ferons pas reculer le sexisme, la violence accompagnera la vie des femmes.”

La vidéo a été conçue et réalisée par l’agence Madame Bovary pour l’association FIT – Une Femme, Un Toit, qui gère le seul centre d’hébergement et de réinsertion sociale pour les femmes de 18 à 25 ans, victimes de violences sexistes et sexuelles. L’association se définit comme féministe, et “inscrit son action dans une perspective militante pour l’émancipation des jeunes femmes en difficulté”.
Le spot de sensibilisation aux violences sexistes a été publié en vue de la journée mondiale pour l’élimination des violences contre les femmes ce samedi 25 novembre.

Des violences systémiques banalisées

Une interrogation de l’institut CSA sur un panel représentatif, faite en janvier 2016 pour l’association FIT – Une Femme, Un Toit, a montré que si en France une femme sur dix est victime de violences conjugales, seulement 12 % des personnes interrogées ont déjà pensé ou savaient qu’une de leur collègue était victime de violence dans son couple ou sa famille.
Les violences faites aux femmes semblent aussi fréquentes qu’elles sont intégrées par nos sociétés. Ainsi, comme le rappelle l’ONU Femmes, une femme ou une fille sur trois est victime de violence au cours de sa vie. Cette violence à l’égard des femmes et des filles “existe dans tous les pays et dans toutes les sociétés” souligne l’organisation, qui en dénonce la banalisation et l’impunité.
L’association FIT explique précisément que les “centaines de jeunes femmes” victimes de violences sexistes et sexuelles, qu’elle accueille depuis des années “disent toutes la même chose” : “leurs agresseurs n’ont aucune idée des sanctions qu’ils encourent, les magistrats les condamnent à des peines bien inférieures à ce que la loi prévoit quand ils les condamnent”.
Un vide-dressing et des dons ont permis à l’association de financer une campagne d’affichage inédite dans les métros parisiens, afin de rappeler au grand public la loi en matière de violences conjugales, viols et agressions sexuelles.

Déployée de ce 22 novembre au 5 décembre, la campagne devrait toucher un million de personnes — et les internautes sont invités à photographier les affiches qu’ils croisent à Paris pour également les partager sur les réseaux sociaux avec le hashtag #jaiparticipéFIT, afin de maximiser leur diffusion.