Une journaliste américaine parvient à enregistrer un Facebook live depuis la Corée du Nord

Une journaliste américaine parvient à enregistrer un Facebook live depuis la Corée du Nord

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Par Théo Chapuis

Publié le

Malgré l’interdiction théorique de Facebook en Corée du Nord, une journaliste américaine a inauguré le premier live Facebook en provenance du pays de Kim Jong-un.

Anna Fifield fait partie de ces rares journalistes accrédités en Corée du Nord. Reporter pour le Washington Post, elle s’est rendue au pays de Kim Jong-un pour couvrir le congrès du Parti des travailleurs, qualifié du “plus important rassemblement du parti unique au pouvoir depuis 1980” par Le Monde.
Arrivée dans sa chambre d’hôtel, la journaliste lance une vidéo Facebook Live, invitant ses abonnés sur le réseau à suivre ce qu’elle filme à Pyongyang en temps réel pour quelques minutes. “Je suis là pour répondre à toutes les questions que vous vous poseriez sur la Corée du Nord”, explique-t-elle depuis sa chambre, au 29e étage de l’hôtel réservé aux journalistes étrangers.
Très vite, elle doit répondre à des questions à propos du contrôle exercé par les autorités sur les reporters étrangers. Elle confirme que des individus “gardent un œil” sur eux où qu’ils aillent, que le planning est déjà organisé et que les questions ne sont pas tellement les bienvenues. D’après elle, ce serait mettre les citoyens du pays en danger que de les aborder pour leur parler dans la rue.

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Contact par VPN

Mais le plus grand mystère est tout autre : comment parvient-elle à publier une vidéo en live sur Facebook depuis Pyongyang ? “Bonne question ! Avec difficulté, admet-elle. Je suis avec mon iPhone 6 et une carte SIM coréenne et j’ai un signal assez bon. J’utilise un VPN [réseau privé virtuel, outil afin de se connecter à distance, ndlr] car Facebook et Twitter ont été bloqués par les autorités, seul Instagram est autorisé”, explique-t-elle, rappelant que des reporters peuvent documenter le pays sur le réseau de partage de photos depuis au moins trois ans.
Mashable, qui relaye l’initiative de la journaliste, rappelle que la dictature communiste qui dirige la partie nord de la péninsule coréenne figure à l’avant-dernière place du classement annuel de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Or l’État nord-coréen montre de timides signes d’ouverture à l’adresse des médias étrangers et les agences Associated Press et Agence France Presse y ont ouvert des antennes, respectivement en 2012 et 2016.

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