Jean-Paul Sartre : sa lettre de refus du prix Nobel est arrivée trop tard

Jean-Paul Sartre : sa lettre de refus du prix Nobel est arrivée trop tard

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Par Eléonore Prieur

Publié le

Tous les honneurs qu’il peut recevoir exposent ses lecteurs à une pression que je ne considère pas souhaitable.

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“J’ignorais alors que le prix Nobel est décerné sans qu’on demande l’avis de l’intéressé”

L’Académie resta pourtant fidèle à son choix initial et Sartre refusa comme convenu le prix Nobel. Un refus qui fit de lui le seule lauréat littéraire célèbre a avoir décliné cette distinction. Dans une déclaration faite à la presse suédoise en 1964 et traduite en français dans Le Figaro, le philosophe français affirmait qu’il avait toujours décliné des honneurs officiels y compris la Légion d’Honneur et regrettait que son refus ait pris une telle tournure.

Je regrette vivement que l’affaire ait pris une apparence de scandale : un prix est décerné et je le refuse. Cela tient seulement au fait que je n’ai pas été informé assez tôt de ce qui se préparait.
Lorsque j’ai vu dans le Figaro littéraire du 15 octobre, sous la plume du correspondant suédois du journal, que le choix de l’Académie suédoise allait vers moi, mais qu’il n’avait pas encore été fixé, je me suis imaginé qu’en écrivant une lettre à l’Académie, que j’ai expédiée le lendemain, je pouvais mettre les choses au point et qu’on n’en parlerait plus.
J’ignorais alors que le prix Nobel est décerné sans qu’on demande l’avis de l’intéressé, et je pensais qu’il était temps de l’empêcher. Mais je comprends que lorsque l’Académie suédoise a fait un choix elle ne puisse plus se dédire.