Jean-Marc Morandini pourrait remplacer Le Grand Journal

Jean-Marc Morandini pourrait remplacer Le Grand Journal

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Par Mathieu Piccarreta

Publié le

Morandini pour incarner la nouvelle ère Canal ?

Plus connu pour un journalisme parfois outrancier façon buzz/clash, Jean-Marc Morandini nous a davantage habitué à traiter des sujets aussi profonds que la téléréalité (façon Les Anges) plutôt qu’à recevoir des invités politiques pour aborder des sujets dits “sérieux”. Dans un article publié en 2008 intitulé “Le système Morandini”, Télérama le résumait ainsi : “Un journaliste qui préfère le scoop à la précision”.
Si l’information se confirme, certains pourraient y voir une forme de nivellement vers le bas dans le paysage télévisuel et la fin d’un “esprit Canal” tant cité. Elle est bien loin l’époque de Phillippe Gildas et de Nulle part ailleurs, ou encore l’apogée du Grand Journal avec un Michel Denisot irréprochable, recevant une tripotée de convives sur un plateau incontournable où il était de bon ton de parler du livre en lice pour le Goncourt quand ce n’était pas le dernier groupe à la mode qui mettait le feu en direct sur le plateau de l’émission.
Mais ne faudrait-il pas plutôt y voir une réorientation de la grille des programmes ? Une offre plus adaptée à la demande du public face à Cyril Hanouna qui, fin septembre, rassemblait 1,1 million de personnes avec Touche Pas à Mon Poste (5,8%) ? Le Grand Journal, lui, était en berne avec 457.000 personnes (2,8% de PDA) au côté d’un timide Petit Journal avec 910.000 téléspectateurs (4% de PDA). Le débat est ouvert.

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Pourquoi Morandini à la place du Grand Journal ?

Les audiences parlent d’elles-mêmes : le public semble s’être lassé de la formule infotainment du Grand Journal. Si JMM arrive comme l’homme providentiel avec ses 690.000 followers sur Twitter et un blog à son nom, en parler comme d’un MacGyver de l’access prime-time manque de modération. Il suffit de se rappeler, en 2013, des audiences désastreuses de son émission #Morandini sur NRJ 12. Elle fut déprogrammée deux semaines après sa première.
Et si Télérama avait déjà souligné, en 2008, sa principale attractivité pour un président de chaîne comme Bolloré ? Voilà ce que l’on pouvait lire :

La déontologie ? La sienne est particulièrement souple. Il assure parler des médias en toute liberté. Le prouve parfois. Pas toujours. […]. Difficile d’être à la fois le joueur et l’arbitre. De dépiauter publiquement des médias qui vous emploient. “Quand j’ai une info sur Lagardère ou Bolloré, je demande l’autorisation avant de la sortir”, admet l’animateur.
C’est aussi ce qui intéresse ses patrons : quand Morandini crache, la plupart du temps, ça tombe à côté de la soupe. Pour un prétendu expert médiatique, la situation est intenable. Tant qu’il y aura conflit d’intérêts, on le soupçonnera toujours, à tort ou à raison. “Lorsque Bolloré rachètera TF1, ça compliquera les choses”, reconnaît Morandini.

L’arrivée de Jean-Marc Morandini sur Canal+, si elle est confirmée, chamboulera les programmes et surtout marquera un réel virage éditorial de la chaîne cryptée, Le Grand Journal étant sa vitrine.