“Je me motive toujours en musique” : Cassandre Beaugrand, 19 ans et championne de triathlon
“Je me motive toujours en musique” : Cassandre Beaugrand, 19 ans et championne de triathlon

“Je me motive toujours en musique” : Cassandre Beaugrand, 19 ans et championne de triathlon

Par Konbini avec adidas

Publié le

À 19 ans, Cassandre Beaugrand est l’un des grands espoirs du triathlon français. Championne d’Europe junior, la jeune femme a représenté la France aux derniers Jeux olympiques, et vient de battre deux nouveaux records. L’occasion de revenir sur son parcours inspirant.

Cassandre Beaugrand a littéralement grandi sur les pistes. Originaire de Livry-Gargan, en région parisienne, elle est la fille d’un entraîneur et d’une athlète, et a passé son enfance bercée par le bruit des pistolets de starter. “Je me revois encore jouer dans le bac à sable du stade avec mon petit frère, ce qui m’a forcément encouragée à me tourner vers le sport, nous confie-t-elle. Quand je regardais les Jeux olympiques à la télé, et que je voyais les plus grands athlètes décrocher des médailles, ça me faisait vraiment rêver.”

Une décennie plus tard, le rêve de Cassandre est désormais réalité : la jeune femme, tout juste âgée de 19 ans, a été sacrée championne de France cadette en 2014 puis championne d’Europe junior de triathlon en 2016, avant d’être sélectionnée pour les Jeux olympiques de Rio, où elle fut la plus jeune concurrente sur l’épreuve de triathlon. “Ce fut une épreuve très intense pour moi, parce que je n’avais jamais fait une distance pareille auparavant, raconte-t-elle. Je suis spécialisée dans les distances de sprint, c’est-à-dire 750 mètres de natation, 20 kilomètres de vélo, et 5 kilomètres de course à pied. Aux JO de Rio, c’était le double.” Et d’ajouter, humblement :

“Le triathlon est un sport d’expérience, et j’en ai manqué sur ce coup-là (la plupart des femmes qui couraient étaient d’ailleurs beaucoup plus âgées que moi). Mais j’ai accueilli cette épreuve comme un nouveau défi, que je ne pouvais refuser.”

“Le triathlon me permet de casser la routine”

Le challenge, c’est ce qui rythme le quotidien de Cassandre Beaugrand. Chaque jour, elle enchaîne entre deux à trois entraînements intenses, dans le but d’aller toujours plus vite, toujours plus loin.

“Les entraînements occupent une bonne partie de mes journées, mais je ne m’en lasse jamais, affirme-t-elle. Ce que j’aime dans le triathlon, c’est que je ne fais jamais la même chose, mon emploi du temps change tous les jours ! Un jour je vais faire 2 heures de natation, mais le lendemain ce sera 4 heures de vélo, ou une heure de footing… ça me permet de casser la routine.”

Le triathlon est aussi et surtout ce qui lui procure ses plus belles émotions. Rêveuse, toujours en quête d’évasion, Cassandre a trouvé dans cette discipline un moyen de s’évader du quotidien : “Quand je m’entraîne, ou quand je suis en course, j’ai le sentiment d’être libérée de tout ! J’ai l’impression que je n’ai plus aucun souci, j’arrive à partir dans mes rêves.”

“Je me motive toujours en musique”

Malgré cette vie hors du commun, Cassandre reste une jeune fille de son âge, avec des plaisirs simples. Comme la gourmandise, par exemple : “Bien sûr, je ne peux pas manger n’importe quoi, sinon ça a des répercussions sur mes performances. J’essaie de manger varié et équilibré pour ne pas avoir de manques. Mais je ne me prive pas non plus, parce que je pense qu’on a besoin de se faire plaisir dans la vie. Je continue à manger du chocolat par exemple [rires] !

Elle cite aussi la musique, un de ses passe-temps favoris. “J’ai fait du piano plus jeune, pendant quatre ans, relate-t-elle. J’ai beaucoup perdu depuis parce que j’ai déménagé dans le Sud, et que je n’ai pas pu prendre mon piano avec moi… Mais je compte reprendre bientôt, dès que je le pourrai. Le piano me permet d’éveiller mes sens, de m’évader, et d’exprimer ma créativité aussi je crois.

D’ailleurs, Cassandre explique ne pouvoir se passer de musique pour s’entraîner :

“Je me motive toujours en musique. En ce moment, j’écoute beaucoup ‘Unstoppable’ de Sia — le titre colle bien avec ce que je fais [rires].

Mes entraînements préférés ? Quand je suis en bord de mer, et que j’ai ma musique à fond. À ce moment-là : je suis partie. J’essaie de retrouver des sensations de vitesse et je ne pense plus à rien, je suis vraiment dans mes rêves. Après une course, j’ai vraiment cette sensation de bonheur… et jusque-là, rien d’autre ne sait me procurer cette sensation.”

“Les femmes sont tout aussi impressionnantes que les hommes”

Désormais installée à Montpellier, l’athlète évolue au sein d’un pôle France, où elle a rencontré plusieurs filles de son âge, avec lesquelles elle partage la même passion. “C’est assez difficile de trouver des filles qui veulent faire autant de sport généralement, et qui ont le même niveau aussi. Donc c’est vraiment sympa, parce qu’on se motive toutes ensemble !” Elle poursuit :

“D’ailleurs, j’ai l’impression que les femmes sont de plus en plus présentes dans cette discipline. Certaines personnes m’ont parfois dit que j’étais ‘folle’ de me lancer dans le triathlon. J’ai déjà entendu des hommes dire que certaines disciplines n’étaient pas faites pour les femmes… Pourtant, quand je regarde les Iron Man en triathlon, les femmes sont tout aussi impressionnantes que les hommes !”

Rêveuse et ambitieuse, Cassandre voit toujours plus grand, vise toujours plus haut. Le 31 décembre 2016, la jeune femme a fait d’une pierre deux coups en battant deux nouveaux records lors des 10 kilomètres de Rome : celui de France juniors mais aussi des espoirs, qu’elle a décrochés en 33 minutes et 12 secondes.

Je ne m’attendais pas du tout à faire ce temps-là !, s’exclame-t-elle, presqu’encore surprise de sa performance. À la base, c’était vraiment un petit défi que je m’étais lancée à l’occasion du nouvel an, pour fêter le 31. Donc j’y suis allée très détendue, sans me prendre la tête. Je voulais juste donner le meilleur de moi-même, et prendre du plaisir à fond. Et je crois que ça a plutôt bien fonctionné [rires]. Je pense que c’est comme ça que ça fonctionne le mieux d’ailleurs : quand on est libéré.