Oui, vous avez bien lu. En cette période de fin de d’année en Arctique, il fait presque 20 degrés de plus qu’à l’accoutumée. Un record absolu pour cette région de glace dont la surface se réduit comme une peau de chagrin.
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Une balise météorologique flottant au nord de l’île norvégienne de Spitzberg a relevé, le jeudi 21 novembre, une température de zéro degré. Soit 20 degrés de plus que la moyenne enregistrée dans la région à cette période, où il fait habituellement largement en dessous de zéro. Autrement dit, il fait presque plus chaud dans certains coins du pôle Nord qu’actuellement dans plusieurs villes de France, et ce sans la moindre présence du soleil, situé en permanence sous la ligne d’horizon en cette saison. Les températures n’en finissent pas d’augmenter : le mois dernier déjà, les scientifiques alertaient sur des températures anormalement élevées et l’accélération de la fonte des glaces.
Par conséquent, nous assistons à une réduction de la superficie couverte par la banquise, qui atteint actuellement un record à la baisse pour cette période de l’année, selon les calculs effectués le 20 décembre par le Centre de données américain sur la neige et la glace, rapportés par l’agence Reuters. En effet, l’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale et l’année 2016 est en passe de devenir l’année la plus chaude de l’histoire moderne. En cause : nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi le phénomène climatique d’El Niño, qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau dans l’océan Pacifique Sud.
Réchauffement climatique oblige, des chercheurs annoncent à moyen terme un océan Arctique dépourvu de glace l’été, et ne retrouvant une banquise qu’à la fin de l’hiver. Pour certains, cela pourrait se produire dès 2030. Une perturbation climatique dont l’impact est perceptible tant à petite qu’à grande échelle : déplacement et disparition des communautés humaines, de la faune et de la flore locales – dont le fameux ours polaire–, sans oublier la fonte des glaces entraînant l’élévation du niveau des océans et engloutissant des îles pourtant situées à l’autre bout du monde. Une réaction en chaîne qui ne fait malheureusement que s’accélérer. D’où l’urgence de préserver au maximum les régions des pôles, sensibles et cruciales à l’équilibre climatique.