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L’enquête du FBI sur l’affaire des e-mails fait plonger Hillary Clinton dans les sondages

L’enquête du FBI sur l’affaire des e-mails fait plonger Hillary Clinton dans les sondages

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Par Théo Mercadier

Publié le

À quelques jours de l’élection présidentielle américaine, une nouvelle enquête est ouverte contre Hillary Clinton dans le cadre du “scandale des e-mails”, qui pourrit sa campagne depuis le début. 

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Le 28 octobre, le directeur du FBI, James Comey, a adressé une lettre au Congrès américain dans laquelle il dit disposer de nouveaux éléments permettant de relancer l’enquête sur les e-mails d’Hillary Clinton. Dans le cadre d’une autre enquête organisée contre Anthony Weiner, ex-mari d’une proche collaboratrice de Hillary Clinton, le FBI aurait découvert de nouveaux e-mails incriminants pour l’ex-secrétaire d’Etat. Le contenu de ces mails est encore inconnu, mais le simple fait de les évoquer suffit à torpiller la fin de campagne de la candidate démocrate.

Le timing ne pouvait pas être pire, ou meilleur, tout dépend du camp dans lequel on se place dans cette immense bagarre pour le poste suprême qu’est la campagne présidentielle américaine. Le vote a lieu dans neuf jours et voilà Hillary Clinton à nouveau empêtrée dans le désormais célèbre “scandale des e-mails”, ou “emailgate“. Mais de quoi parle-t-on au fait ?

Hillary Clinton et la culture du secret

Tout commence le 11 septembre 2012 avec l’attaque du consulat américain à Benghazi, en Libye. À l’époque, une foule chauffée à blanc par un film anti-islam manifeste devant le consulat, puis la situation dégénère et coûte la vie à l’ambassadeur Christopher Stevens et quatre membres de l’ambassade. Très vite, une enquête du FBI est mise en place pour tenter d’établir la responsabilité des personnes concernées par l’affaire. Parmi elles : Hillary Clinton.

Au moment de délivrer ses correspondances par courriel, la secrétaire d’Etat (l’équivalent de notre ministre des Affaires étrangères) provoque un tollé en confiant avoir utilisé son adresse mail personnelle dans le cadre de ses activités diplomatiques. Or le protocole de sécurité des États-Unis oblige les membres du gouvernement à utiliser des adresses cryptées, censées protéger les informations potentiellement confidentielles échangées. Le FBI découvre ainsi qu’une vingtaine de ces messages sont classés top secret, et la défense de l’intéressée est pour le moins bancale :

“je pensais que ça serait plus facile pour moi d’avoir un seul outil pour mes mails personnels et professionnels.”

L’affaire prend une tout autre ampleur lorsque l’on apprend que près de 30 000 de ces mails ont été tout bonnement supprimés par Hillary Clinton. S’ils ont pu être récupérés a posteriori par le FBI, tout ceci contribue à renforcer les accusations de manque de transparence qui visent régulièrement la candidate démocrate et, très vite, les républicains font du “culte du secret” de l’ex-secrétaire d’État l’un de leurs principaux angles d’attaque pour la campagne.

Après un an d’enquête, le 5 juillet dernier, le directeur du FBI a finalement annoncé que le dossier était classé sans suite, accusant tout de même Hillary Clinton d’avoir été “extrêmement négligente”.

Une nouvelle bombe politique

Aujourd’hui, le scandale est à nouveau sur la table, pour le plus grand bonheur de Donald Trump : dans un meeting organisé à Manchester (New Hampshire), il s’est empressé de partager la nouvelle de la réouverture de l’enquête avec ses partisans. La réponse de ces derniers ne s’est pas fait attendre : “Enfermez-là, enfermez-là !”, scandent-ils comme un seul homme.

Il faut dire que le milliardaire était au plus mal dans les sondages ces dernières semaines, la nouvelle enquête sur Hillary Clinton arrive donc à point nommé. Les nouveaux sondages réalisés après les révélations du FBI montrent en effet que l’avance de la candidate démocrate s’est réduite de manière drastique dans de nombreux États-clés, comme en Floride où les deux candidats sont désormais à égalité. Au niveau national, un sondage d’ABC news crédite Hillary Clinton de 46 % d’intention de vote, contre 45 % pour Donald Trump.

Les déclarations du directeur du FBI ont provoqué une levée de boucliers dans le camp Clinton, beaucoup estimant que James Comey avait profité de son poste pour influencer la campagne, alors qu’aux États-Unis le “Hatch Act” interdit en théorie ce genre d’intervention directe de la part d’un membre du gouvernement fédéral.

À neuf jours de l’élection, l’issue du vote semble donc plus incertaine que jamais.