Les étudiants du Texas brandissent des godes pour dénoncer le port d’armes à la fac

Les étudiants du Texas brandissent des godes pour dénoncer le port d’armes à la fac

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© Cocks Not Glocks

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Par Justina Bakutyte

Publié le

Au Texas, une loi permet d’aller à l’université en ayant un pistolet dans son sac. Une situation révoltante pour ces étudiants qui ont décidé de prendre le taureau par les cornes afin de faire abroger cette loi… en agitant des godes géants sur  les campus afin de “lutter contre l’absurde par l’absurde”.

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L’année dernière, l’État du Texas a voté une loi autorisant étudiants et professeurs à porter une arme dans l’enceinte des universités, à condition que celle-ci reste rangée à l’abri des regards. Bien que de nombreuses voix se soient élevées pour condamner cette mesure, arguant qu’elle ne ferait qu’augmenter la probabilité des violences à main armée, la loi sur le port d’armes au sein des campus est entrée en vigueur au début du mois d’août, et quiconque ayant un permis peut faire pénétrer une arme de poing dans les salles de classes ou tout bâtiment universitaire.

Cependant, les opposants à la loi ont décidé de ne pas lâcher l’affaire. Ainsi, un groupe d’étudiants de l’université du Texas appelle à se révolter contre cette législation absurde en montrant qu’ils en ont dans le calcif. Bon, ce sont des pénis en plastique qu’ils ont sortis, mais quand même.

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Traduction : “Les manifestants ont pénétré bien à fond dans le cœur du Texas. #DesQueuesPasDesFeux”

Sur les panneaux :
“Le temps est venu de se durcir contre la culture des armes à feu [hard-on signifie également érection, ndlr].
“Si on met des pistolets dans un laboratoire rempli de produits chimiques, les gens ne seront pas en sécurité.”

Ce groupe d’étudiants s’est baptisé Cocks Not Glocks (que l’on pourrait traduire par “Des queues, pas des feux, Glock étant une marque de revolver). Ils ont distribué 4 500 sex toys à leurs camarades, les encourageant à apporter ces godes géants en classe afin de “lutter contre l’absurde par l’absurde”.

Jessica Jin, l’organisatrice de la manifestation a écrit sur la page de l’évènement Facebook :

“Dès le début des cours en amphi, le 24 août 2016, nous attacherons des godes géants à nos sac à dos pour protester contre la loi sur le port dissimulé d’une arme à l’université.

L’État du Texas a estimé que ce n’était pas odieux d’autoriser des armes mortelles  à pénétrer dans nos classes, cependant, il a INSTAURÉ des règles strictes réprimant l’expression libre de la sexualité, pour protéger votre innocence.”

Apparement, apporter un sex toy en cours peut vous valoir un détour chez le principal, mais une arme à feu ne pose pas de problème. “Dieu proscrit le pénis“, ironise Jessica Jin.

S’il peut paraître radical, voire un peu hystérique aux yeux de certains, ce mouvement qui appuie avec humour là où ça fait mal a réussi à créer le débat sur les réseaux sociaux et à faire la une de nombreux médias. Pour les organisateurs, dont le but est de réveiller les consciences, c’est un impératif.

Ce n’est pas un débat local. La violence par arme à feu est un problème de santé publique qui touche tout le monde“, a déclaré une des manifestantes au site True Viral NewsEt elle a raison.

Todd Hubbard est avocat travaillant dans le cadre de l’aide juridictionnelle. Il a écrit un article dans le Seattle Times où il explique : “Ces 40 dernières années, les États-Unis ont largement expérimenté la théorie avançant qu’une population massivement armée permettrait de protéger le plus grand nombre, et cette expérience a été un échec incommensurable.” Pour Todd Hubbard, si les armes sont des “machines formidables” lorsqu’elles sont utilisées par des professionnels entraînés comme les policiers ou les militaires, elles constituent un danger lorsqu’elles sont placées entre les mains de civils.

Son argument est d’autant plus convaincant si vous regardez les faits. Selon CNN, le décès par arme à feu est l’une des premières causes de mortalité aux États-Unis, avec plus de 30 000 personnes mortellement blessées chaque année.

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Traduction : “D’habitude, j’aime pas les manifestants, mais cette étudiante de l’université du Texas avec #cocksnotglocks, ça va.”

Pour en savoir plus sur le mouvement Coks Not Glocks et les problèmes que pose la loi autorisant le port dissimulé d’armes à feu sur les campus, vous pouvez regarder la vidéo ci-dessous :