“Fluctuat nec mergitur” : quand la devise de Paris devient un cri de ralliement antiterroriste

“Fluctuat nec mergitur” : quand la devise de Paris devient un cri de ralliement antiterroriste

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Par Ariane Nicolas

Publié le

Du dessinateur Joann Sfar aux internautes anonymes, de nombreuses personnes choquées par les attentats se sont réappropriées ce vieux slogan après les attentats de Paris.
On l’avait presque oubliée. Si vieillote, poussiéreuse. La devise de Paris “Fluctuat nec mergitur” n’évoquait guère que la chanson Les Copains d’abord, de Georges Brassens. Mais depuis vendredi 13 novembre, cette locution latine n’est plus seulement de la littérature. De nombreuses personnes se sont réappropriées ces trois mots latins pour dire leur dégoût face aux attentats de Paris, leur solidarité envers les victimes, et leur dignité face à la barbarie.

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Joann Sfar contre #PrayForParis

Le dessinateur Joann Sfar, qui a pris la plume tôt samedi matin, est l’un de ceux qui a tiré de l’oubli la devise de la capitale. Dans un des nombreux dessins qu’il a postés sur Instagram, il reprend la locution et y apose sa propre légende : “Ca signifie merde à la mort.” L’image a été likée près de 5000 fois.

Joann Sfar / Instagram

L’artiste précise ailleurs que cette devise lui convient mieux qu’un des messages de soutien envoyés depuis les Etats-Unis, “Prayers for Paris”. “Nous n’avons pas besoin de davantage de religion”écrit-il.
Sur l’outil Google Trends, on peut d’ailleurs observer un phénomène intéressant : jusqu’à minuit, l’expression n’est pour ainsi dire pas du tout recherchée sur Google. Puis, les requêtes augmentent, pour atteindre un pic samedi en milieu d’après-midi.

Une banderole place de la République, à Paris

Comme Joann Sfar, des anonymes ont posté sur les réseaux sociaux diverses images du blason de Paris, accompagnées d’un message d’espoir. En latin, “Fluctuat nec mergitur” signifie “Il est battu par les flots, mais ne sombre pas”, équivalent du bon mot de Jean de la Fontaine sur le roseau de sa fable : “Je plie et ne romps pas.”





Samedi après-midi, ce qui était un phénomène réservé à Internet a pris vie dans la rue. Plusieurs personnes ont sorti les pinceaux pour écrire en grand “Fluctuat nec mergitur”, place de la République. A deux pas de là, la statue de la République, devenue un symbole de ralliement après les attentats contre Charlie Hebdo, veillait sur ces âmes bienveillantes. Fière, stoïque. Elle a peut-être tremblé, vendredi soir, mais ne s’est pas brisée.