Les femmes obèses donnent naissance à des bébés “plus âgés” biologiquement

Les femmes obèses donnent naissance à des bébés “plus âgés” biologiquement

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Par Thibault Prévost

Publié le

Une étude montre que l’indice de masse corporelle d’une mère influe sur “l’âge biologique” de son enfant, qui naîtrait de cinq à dix ans plus “vieux”.

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Selon une étude menée par l’université de Hasselt, en Belgique, l’indice de masse corporelle (IMC) d’une mère au moment de sa grossesse influerait sur l’âge biologique de son bébé lors de sa naissance. Les résultats de l’étude, parus dans BMC Medicine et relayés par New Scientist, montrent que les enfants de femmes en surpoids naîtraient “plus âgés” de cinq à dix ans par rapport à ceux nés de mères à la charge pondérale normale. Dit comme ça, le concept peut sembler loufoque : difficile, en effet, de hiérarchiser l’âge des nouveaux-nés… puisqu’ils viennent de naître.

Pour écarter la lapalissade, intéressons-nous à la notion d’ “âge biologique”. Pour que nous nous formions et que notre corps évolue avec l’âge, nos cellules se divisent en permanence, du stade embryonnaire à la mort. À chaque division, les extrémités de nos chromosomes, appelées télomères, raccourcissent, et le processus est irréversible. Or, comme le rappelle New Scientist, lorsque ces télomères rétrécissent, ça commence à sentir le sapin pour notre santé : maladies cardiovasculaires, diabète de type 2… dans certains cas, la taille est essentielle.

Tout se passe au niveau des chromosomes

Et justement, selon les observations de Tim Nawrot et de son équipe, les enfants de femmes dont l’IMC les place dans la catégorie “en surpoids” naissent avec des télomères 2,5 % plus courts, tandis que les enfants de femmes considérées comme “obèses” se voient amputer de 5,5 % de leurs télomères. “C’est une différence importante, explique le chercheur. En vieillissant normalement, cela prend 5 à 10 ans pour constater un rétrécissement de 5,5 %.” Rassurez-vous, si ces bébés naissent techniquement “5 à 10 ans plus vieux” que les autres, cela ne signifie pas pour autant qu’ils mourront plus tôt. Ils démarrent simplement dans la vie avec un léger handicap biologique.

En l’état actuel de la recherche, l’équipe belge ne sait pas vraiment comment l’IMC des mères peut influer sur la composition de l’ADN de l’enfant. Transmettent-elles des télomères déjà courts, l’excès de graisse rabote-t-il les télomères de leur fœtus durant la grossesse ? Le poids du père joue-t-il dans la santé de l’enfant ? Sans autres études à disposition, pour le moment, impossible de savoir.