Placée devant les facs de Paris, cette pub est accusée d’inciter les étudiant·e·s à se prostituer

Placée devant les facs de Paris, cette pub est accusée d’inciter les étudiant·e·s à se prostituer

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Par Manon Baeza

Publié le

Après Bruxelles, ces affiches (plus que) provocantes débarquent à Paris.

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Depuis le 24 octobre, une publicité itinérante fait le tour des facultés parisiennes pour promouvoir le site RichMeetBeautiful, avec le message suivant : “Hey les étudiant(e)s ! Romantique, passion, et pas de prêt étudiant. Sortez avec un sugar daddy/sugar mama.” Le site propose ainsi à tous les étudiant·e·s qui le souhaitent d’arrondir leur fin de mois en “sortant” avec des personnes plus âgées (et aisées).
Se définissant comme “un réseau de rencontres en ligne pour hommes et femmes adultes de plus de 18 ans, à la recherche d’une relation mutuellement avantageuse aussi bien pour l’un que l’autre”, il avait déjà créé la polémique à Bruxelles le mois dernier, après avoir fait circuler ces mêmes affiches dans la ville – mais s’adressant cette fois-ci uniquement aux femmes.
Le 15 octobre dernier, Mouloud Achour rappelait au cours de son émission Clique, sur Canal+, la définition d’un sugar daddy : “C’est un homme d’âge mûr qui entretient financièrement une jeune fille en échange de sa compagnie.” Ovidie, réalisatrice et spécialiste des questions de sexualité et de féminisme, a réagi au sujet diffusé au cours de l’émission : “Quand on regarde cette affiche [celle qui a déambulé en Belgique, ndlr], on voit bien qu’on n’est pas dans un cadre de site de rencontres.” Elle a ensuite ajouté : “Du doré et du rouge, on voit que ça va parler de cul.”
Sous la pression des étudiant·e·s et du corps professoral de l’Université libre de Bruxelles, la pub avait finalement été retirée. Si Sigurd Vedal, le fondateur du site, assure que ce n’est qu’une plate-forme de rencontre, le côté assumé de ce message publicitaire dérange fortement. Il soulève un réel problème : celui de profiter de la précarité de jeunes femmes et hommes en les invitant à participer à l’ubérisation de la prostitution. Affaire à suivre…