Cette étude sur les Vélib’ en dit beaucoup sur les Parisiens

Cette étude sur les Vélib’ en dit beaucoup sur les Parisiens

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Par Théo Chapuis

Publié le

Pas tous égaux devant les dégradations

Le pic du week-end à 2 heures du mat’

D’autre part, les données départ/retour des Vélib’, plus classiques dans un exercice de données, donnent des indices sur les populations qui résident à Paris. Elles indiquent que les premiers usagers du service de vélos en libre-service “n’habitent pas dans le cœur, mais dans les zones résidentielles situées en pourtour de Paris”. Leur destination : en majorité les arrondissements du centre de Paris, où ils ont leur lieu de travail. “On constate également un pic de l’usage Vélib’ à 2 heures du matin en week-end, coïncidant avec la fin du métro, prouvant une vraie traduction des comportements”, ajoute l’étudiant de 24 ans.
D’après Simon Bunel, ceux qui habitent là font sans doute partie d’une population majoritairement jeune, pas encore aussi bien installée que la génération précédente, qui loge dans l’hypercentre parisien… Mais pour le vérifier, il reconnaît qu’il faudrait croiser ces données avec celles de l’Insee indiquant les statistiques d’âge et de revenu moyens par quartier, “ainsi, les gens pourraient comparer leur vie de quartier par rapport à celle des autres”.

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Les Parisiens ont-ils si peur de franchir le périph’ ?

Le quatuor de statisticiens en herbe se pose également la question d’un éventuel “effet périph'” : pour cela, ils ont observé les stations couplées, situées à la fois d’un côté et de l’autre du boulevard périphérique parisien et seulement distantes de quelques dizaines de mètres parfois. Les étudiants ont découvert qu’au matin, les stations intra muros se vidaient pendant que les extra muros se remplissaient, source de deux interprétations distinctes. Peut-être que beaucoup d’usagers des vélos en libre-service travaillent tout juste à l’extérieur de la capitale ; peut-être aussi l’idée de traverser le périph’ est-elle aussi répugnante qu’on le dit pour un Parisien :

“Dans le sud de Paris, certaines entreprises sont agglutinées juste derrière le périphérique et cela explique que des usagers de Vélib’ s’y rendent. Mais on constate aussi que les gens ne vont pas chercher un vélo 200 mètres plus loin s’il est de l’autre côté du périph’ : cette ceinture crée une rupture dans le comportement des gens face aux Vélib’.”