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Et si, finalement, les tigres de Tasmanie n’avaient pas disparu ?

Et si, finalement, les tigres de Tasmanie n’avaient pas disparu ?

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Par Konbini

Publié le

Ces mammifères carnivores, chassés en théorie jusqu’à l’extinction par les colons européens, pourraient avoir survécu dans une zone sauvage et isolée du nord du Queensland, en Australie.

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Ils auraient disparu il y a plus de quatre-vingt ans. Mais les observations “plausibles” récentes de tigres de Tasmanie, dans le nord de l’État australien du Queensland, ont incité des scientifiques de l’université James Cook à entreprendre des recherches sur cette espèce animale longtemps considérée comme éteinte.

D’après ce que l’on sait, le dernier thylacine (également appelé tigre ou loup de Tasmanie) est mort au zoo de Hobart en 1936. Si des spécimens avaient survécu sur l’île de Tasmanie jusqu’au XXe siècle, les experts pensent que l’espèce  avait disparu d’Australie continentale il y a au moins 2 000 ans. Cependant, les observations de grands animaux, semblables à des chiens (qui ne sont ni des dingos, ni des renards) ont persisté au fil des décennies, en dépit du scepticisme généralisé.

Le professeur Bill Laurance, de l’université James Cook, explique au journal britannique The Telegraph qu’il a longuement parlé de l’animal à deux personnes qui l’auraient vu dans la péninsule du cap York. Ces dernières – un employé de longue date du service des parcs nationaux du Queensland et un campeur, habitué du nord de l’État –auraient donné au scientifique des descriptions détaillées, dressant un portrait plausible des thylacines.

Des identifications plausibles

Le professeur Laurance a déclaré que toutes les observations potentielles à ce jour avaient été faites durant la nuit.

“Dans un cas, quatre de ces animaux ont été observés à environ 20 mètres de distance avec un projecteur.”

Les descriptions de leurs yeux, de leur taille et de leur comportement étaient compatibles avec des caractéristiques connues d’autres espèces animales présentes dans le nord du Queensland comme les dingos, les chiens ou les porcs sauvages.

Les détails de ces descriptions sont cependant restés confidentiels. Les personnes prétendant avoir vu un thylacine étaient “très nerveuses à l’idée de raconter leur histoire, par crainte d’être jugées comme cinglées ou marginales”, a précisé Bill Laurance.

Patrick Shears, un garde-forestier qualifié, ajoute que les Aborigènes ont également rapporté des observations sur la bête. “Ils l’appellent le ‘tigre-clair de lune’. L’animal est curieux : si vous ne bougez pas et que vous ne faites pas de bruits, il s’approchera à une distance raisonnable et vous observera avant de repartir en trottant.”

Près de 4 000 observations rapportées depuis 1936

Sandra Abell, chercheuse au Centre de l’environnement tropical et des sciences de préservation de l’université James Cook, qui a dirigé l’enquête de terrain, déclare avoir été contactée à plusieurs reprises par de potentiels observateurs de l’animal depuis que l’objectif des recherches a été dévoilé ce 24 mars.

Avant le début de la saison sèche, il lui faudra décider du placement de 50 caméras cachées à plusieurs endroits de la péninsule du cap York, pour que les recherches puissent débuter courant avril ou mai.

La scientifique déclare que si aucun thylacine n’est détecté, l’enquête permettrait tout de même à l’université d’en savoir plus sur l’état des espèces de mammifères rares et en voie de disparition dans la péninsule. En effet, beaucoup de mammifères sont en danger à cause des espèces introduites par l’homme dans la région. “Il est peu probable que nous trouvions des thylacines : il faudrait une chance incroyable pour arriver à les filmer, mais nous obtiendrons certainement beaucoup de données sur les prédateurs de la zone et cela sera utile pour nos travaux en général”.

Il n’est cependant “pas impossible” que des thylacines soient découverts, dit-elle.

“Ce n’est pas une créature mythique. Parmi les descriptions données par les gens, beaucoup sont précises, il ne s’agit pas d’un aperçu sous la lumière des phares de voiture. Ils les décrivent avec énormément de détails, il est donc difficile de dire qu’ils pourraient avoir vu autre chose.”

Depuis la mort du dernier thylacine captif, près de 4 000 observations ont été rapportées sur le sol australien continental. Stuart Malcolm, un opérateur touristique de Tasmanie, a promis d’offrir une récompense de 1,75 million de dollars à celui qui apporterait la preuve que le thylacine a survécu jusqu’à ce jour.

Article écrit par Adrien Leveque