“Cocaïne aquatique” : la faune des océans mise en danger par l’élite chinoise

“Cocaïne aquatique” : la faune des océans mise en danger par l’élite chinoise

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Par Kate Lismore

Publié le

Le marsouin du Pacifique et le totoaba du Mexique sont menacés d’extinction à cause de l’engouement de quelques consommateurs chinois pour la “cocaïne aquatique”, un mets qui aurait soi-disant des propriétés médicinales.

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La vie marine est chaque jour un peu plus menacée par l’homme. Pour empêcher la pêche et le changement climatique de détruire la faune et la flore des mers et des océans, il faudrait faire un effort global. Le problème, c’est que certains pays représentent un plus grand danger pour la nature que d’autres, et que leurs pratiques mettent en péril des espèces vulnérables, pour des raisons que la plupart des gens ont du mal à comprendre.

Désormais, deux espèces sont en voie de disparition : le marsouin du Pacifique, qui vit dans le golfe de Californie (il est appelé “vaquita marina” par les locaux), et le totoaba, un poisson géant mexicain. Ces deux spécimens sont menacés d’extinction à cause de l’engouement des Chinois pour les vessies natatoires des poissons séchés, aussi qualifiées de “cocaïne aquatique” à cause de leur prix excessif.

Clare Perry, la chef d’équipe de la campagne pour la protection des océans de l’ONG Environmental Investigation Agency (EIA), a expliqué au Guardian pourquoi ces espèces étaient menacées.

“L’extinction du marsouin du Pacifique est imminente. Ces espèces sont menacées de disparition à cause d’un petit nombre de consommateurs chinois amateurs de totoaba.”

La vessie natatoire est un organe qui se présente sous la forme d’un sac rempli de gaz et qui contrôle la flottabilité de certains poissons. Selon la médecine traditionnelle chinoise, celle du totoaba peut soigner différentes maladies. Cependant, aucune étude ne prouve que manger ces poches de gaz a un quelconque effet bénéfique sur la santé.

Chaque pays a ses spécificités culturelles, que certains voyageurs apprécient, d’autres non. Seulement voilà, de nombreuses pratiques s’avèrent inutiles et dangereuses pour la vie sauvage.

Les marsouins du Pacifique n’ont pas de vessie natatoire mais ils sont menacés à cause des filets que les pêcheurs utilisent pour attraper les totoabas. En 1997, les défenseurs de l’environnement estimaient que le nombre de marsouins du Pacifique s’élevait à 567. Ils n’en comptaient plus que 97 l’année suivante.

La “cocaïne aquatique” est encore en vente libre à Canton, en Chine continentale, et à Hong Kong, ainsi que sur le Net. Son prix varie entre 2 330 et 8 660 euros.

Alors que certains craignent qu’il soit trop tard pour sauver les marsouins du Pacifique, les défenseurs de l’environnement ne perdent pas espoir. Ils comptent notamment sur une réunion qui se tiendra cette semaine à Genève, lors de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), et espèrent que des mesures convaincantes seront prises pour protéger ces espèces vulnérables.

Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois.