Egypte : trois ans de prison pour un montage photo

Egypte : trois ans de prison pour un montage photo

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Par Théo Chapuis

Publié le

C’est un jugement répressif qui prouve une fois de plus l’hostilité du gouvernement envers la liberté d’expression, qu’il tente de réprimer depuis longtemps déjà.

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#FreeAmrNohan

Sur Twitter, quelques soutiens ont appelé à sa libération, parfois avec le hashtag #FreeAmrNohan, et dénoncé la duplicité du système égyptien. Il est accusé d’une part de réduire la liberté d’expression à peau de chagrin tandis que le président Moubarak, destitué après 30 ans d’un règne sans partage, a été acquitté il y a un an.



“Après s’être attaqué aux activistes, aux journalistes et même aux défenseurs des droits de l’homme, le régime menace les internautes. Je pense qu’Amr Nohan a été condamné pour l’exemple, pour tenter d’effrayer tous les autres”, commente Mohamed Hafaz, avocat spécialisé dans les droits de l’homme, auprès de La Libre Belgique.
Eh oui, la mainmise sur le web, l’Egypte y croit. Le Caire s’est doté l’année dernière d’un système de surveillance des réseaux sociaux, ceux-ci étantbeaucoup plus politisés qu’en Occident,” selon un chercheur spécialisé dans les médias et les nouvelles technologies. Il poursuit :

Le régime voudrait avoir un contrôle total du Net, mais c’est un processus très difficile à mettre en place, si ce n’est impossible. Alors, il continue de cibler directement certains utilisateurs.

Lèse-majesté

L’Egypte est un pays ennemi de la liberté d’expression. Il pointe à la 159ème place sur 180 du classement mondial de la liberté de la presse de RSF en 2014. L’ONG parle dans son rapport “d’arrestations arbitraires” et de “tortures” qui “se généralisent”.
En ce moment, au moins 18 journalistes croupissent dans les geôles du régime d’al-Sissi, un triste record relevé par le HuffPost Maghreb fin juin dernier. D’après le Committee to Protect Journalists (CPJ), il s’agit d’un record depuis 1990. Selon Amnesty International, depuis l’arrivée du maréchal al-Sissi au pouvoir en juillet 2013, plus de 41 000 Egyptiens ont été arrêtés et emprisonnés.