Docu : ces Japonais qui vivent dans des cybercafés

Docu : ces Japonais qui vivent dans des cybercafés

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Par Naomi Clément

Publié le

Au Japon, les cybercafés sont légion. Mais depuis les années 2000, les clients ont commencé à utiliser ces cabines comme de véritables appartements. Un documentaire revient sur ce phénomène inquiétant.
Fumiya n’est pas au chômage. À 26 ans, ce Japonais assure la sécurité sur des chantiers, embauché à temps partiel. Mais voilà : sa situation est précaire et le prix des loyers exorbitant. Alors, chaque nuit depuis bientôt un an, pour une dizaine d’euros par nuit, il dort recroquevillé sur lui-même dans une minuscule cabine d’un cybercafé, tentant d’échapper à la vive lumière de son écran d’ordinateur en se cachant sous une couverture.
Fumiya est loin d’être le seul dans cette situation. Au Japon, 38% de la population du pays travaille par des systèmes de contrats temporaires extrêmement précaires, contraignant de nombreux Japonais, comme Fumiya, à recourir à des solutions extrêmes pour se loger, à l’instar de ces nuits passées dans des cybercafés. 

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Un documentaire pour changer les mentalités

Comme le rapporte Fluctuat, le Ministère du travail japonais dénombrerait au moins 5 400 “réfugiés des cybercafés” à travers le pays, selon son dernier recensement datant de 2007. Ce phénomène, qui a débuté à la fin des années 90, a atteint son paroxysme durant les années 2000, transformant le phénomène initialement minuscule en véritable problème de société. 
Pour faire connaître ce phénomène et tenter de faire réagir les autorités, le journaliste Shiho Fukada a décidé de mettre la lumière sur ces réfugiés à travers “Net Cafe Refugees”. Un documentaire d’une dizaine de minutes, qui délivre les témoignages poignants de plusieurs “réfugiés”, dont Fumiya mais aussi Tadayuki, un travailleur pourtant embauché à temps plein. 
À travers ce documentaire, Shiho Fukada nous plonge dans les coulisses du monde du travail japonais. Un monde parfois cruel, où harcèlement patronal et dépression sont choses communes, au cœur d’un pays possédant l’un des taux de suicide les plus élevés au monde.