Pourquoi personne ne dit “je suis Haïti” ? Ce dessin pose la question

Pourquoi personne ne dit “je suis Haïti” ? Ce dessin pose la question

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Par Lydia Morrish

Publié le

Encore une fois, on préfère parler des effets potentiels de la tempête aux États-Unis alors que la situation qu’elle a laissée en Haïti est plus que préoccupante.

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Haïti ne se trouve qu’à 90 minutes de Miami et pourtant l’île reste l’un des pays les plus pauvres au monde. Malgré les effets dévastateurs de l’ouragan Matthew, qui y a tué plus de 900 personnes et détruit des milliers de maisons, en Occident on préfère parler des conséquences de la tempête aux États-Unis.

Un dessin de presse illustre la façon dont la presse occidentale applique la “loi de proximité” (également dite “mort kilométrique”), un triste principe selon lequel plus des faits se sont déroulés loin du lecteur (ou s’il s’agit d’une partie du monde qui ne lui est pas semblable), moins celui-ci y est sensible. L’auteur de ce dessin, l’illustrateur espagnol Miguel Villalba Sánchez, a remarqué la façon dont Facebook ne proposait pas de manifester son soutien aux Haïtiens (alors que le réseau social l’avait fait pour Orlando, Bruxelles et Paris), il a donc créé son propre mème :

Il joue sur le slogan “je suis Charlie”, qui avait été très utilisé sur les réseaux sociaux après les attentats de janvier 2015. Au-dessus de l’enfant, sur un fond rouge, les mots “personne n’est Haïti” se détachent. Le message veut souligner le désintérêt des Occidentaux pour ce sujet, alors qu’Haïti souffre.

Le pays, qui ne s’est toujours pas remis du tremblement de terre de 2010, pourrait connaître la famine et des cas de choléras qui pourraient encore alourdir le bilan. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a enjoint le monde à s’engager pour Haïti et à réagir rapidement :

“Des centaines de personnes sont mortes et, pour l’instant, au moins 1,4 million de personnes ont besoin d’aide. Des villes et villages ont été pratiquement rayés de la carte. Les récoltes et les réserves de nourriture ont été détruites, plus de 300 écoles ont été endommagées.”

Près de 90 % du sud de Haïti a été détruit et pourtant les médias ne cessaient de parler des effets potentiels de la tempête aux États-Unis (qui n’a pour l’instant, pas fait de victimes), sans jamais mentionner la situation en Haïti.

Il faut que cesse ce deux poids deux mesures.

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