De la rue au tatouage, une journée dans la tête de Supakitch
De la rue au tatouage, une journée dans la tête de Supakitch

De la rue au tatouage, une journée dans la tête de Supakitch

Le tattoo a pris beaucoup de place dans ma vie ces deux dernières années, il faut s’y mettre à fond pour avoir un niveau satisfaisant. Et j’ai beau dessiner depuis que je suis petit, c’était comme recommencer à zéro.

Après des années de maîtrise du pinceau, un beau matin new yorkais (il y a passé quatre ans) il reçoit un paquet surprise. A l’intérieur, une machine, un transfo, une aiguille… C’est Caroline Karénine, une amie tatoueuse, qui débarque avec l’ambition de lui enseigner la technique.

C’est quelque chose qui ne se demande pas, mais qui se transmet. Elle savait que j’en avais envie, et ça devait passer par quelqu’un qui comprenne mon univers, pour en être une juste continuité artistique.

Fleurs de peau

Il essuie, peaufine, repasse délicatement un coup de mouchoir sur l’encre et le sang qui se mêlent. Il y en a carrément une pile, bien rougie, qui s’assèche tranquille sur la desserte.

La toile ou le mur répondent à ma propre demande. Ici, l’expérience humaine est très intéressante. Je ne tatoue que mes œuvres. Mais il peut y avoir du custom, des gens qui arrivent avec une histoire et un petit brief. Il faut donc parler beaucoup, faire preuve de psychologie. La confiance est la première chose qui doit passer entre le tatoueur et le tatoué.

Il emballe les fleurs fraiches de Tony. On lui parle nature et animaux. Non pas que la conversation ait virée amis des bêtes mais ces thèmes ont longtemps inspirés ses dessins. La métaphore entre l’homme et l’animal, le coté instinctif qu’on porte tous en nous et les textures graphiques qui en découlent.

Mais en peinture je m’étais peut-être un peu enfermé. Le tatouage m’a permis d’ouvrir mon univers, bien que cela reste dans la naturalité.

Je retrouve dans le tattoo des sensations de la rue : l’adrénaline, à laquelle je suis accroc, l’idée de laisser partir quelque chose, comme sur un mur. L’éphémère aussi, comme la vie.

Poète en plus. Vous pouvez découvrir  l’histoire de ce perfecto créée pour une fan par Supakitch sur le site Converse. Marie, la Chuck Taylor’s addict a été repérée grâce à une de ses photos Instagram mêlant tatouage et la paire de chaussures iconique. Et en cadeau, les coulisses de la réalisation de cette pièce unique.