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Dans les prisons américaines, les femmes ne payeront plus pour leurs tampons

Dans les prisons américaines, les femmes ne payeront plus pour leurs tampons

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Par Kimberly B. Johnson

Publié le

Le système carcéral américain reconnaît enfin les protections hygiéniques comme un produit de première nécessité.

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Si l’Histoire avec un grand H montre que le progrès social prend du temps, on ne peut donc que se réjouir de constater que les choses avancent, particulièrement dans l’Amérique de Donald Trump.

Ce mois-ci, une note publiée par le bureau fédéral des prisons impose désormais à toutes les prisons fédérales de procurer gratuitement des tampons et des serviettes à leurs détenues. Jusqu’à présent, il n’existait aucune directive sur le sujet, et la plupart des détenues étaient forcées d’acheter le nécessaire pour leur hygiène féminine avec le maigre salaire qu’elles gagnent en prison.

Andrea James a fondé le Conseil national pour les femmes incarcérées et les anciennes femmes et filles détenues. Cette ancienne avocate a purgé une peine de 18 mois dans la prison de Danbury, dans le Connecticut entre 2010 et 2011. Dans une interview à CNN, elle explique la souffrance associée au fait de ne pas avoir accès à des protections périodiques en prison :

“Nous n’avions accès qu’à un type de serviettes, vraiment mal adapté. Nous étions payées 12 centimes de l’heure pour notre travail en prison. Nous devions donc faire un choix : acheter des tampons, ou appeler nos enfants.”

Désormais, les gardiens ont la responsabilité de s’assurer que des produits d’hygiène féminine comme des serviettes et des tampons sont disponibles gratuitement en quantité suffisante“, a écrit Justin Long, porte-parole du bureau fédéral dans un mail adressé à CNN. Avant cette note, le type de produits fournis variait selon les institutions.

La “taxe tampon”

Ce problème est directement lié à la “taxe tampon” (désormais abolie en France et dans certains États américains) qui place encore dans une partie des États-Unis les protections féminines dans la catégorie des produits de luxe, et qui les taxe ainsi. Non seulement cette taxe rend ces produits plus chers, mais elle les rend difficiles d’accès pour les femmes sans-abri et les détenues.

Avec ce nouveau décret, le système carcéral reconnaît que les tampons et les serviettes ne sont pas un luxe, mais bien une nécessité, ce qui représente une avancée dans le combat pour briser le tabou et la honte qui entourent encore les règles.

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet