Les dessous du custom porn, ou le porno sur-mesure

Les dessous du custom porn, ou le porno sur-mesure

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Par Chayma Mehenna

Publié le

Jon Ronson, un journaliste du Guardian, est allé à la rencontre des créateurs d’Anatomik Media, un studio qui ne produit que des vidéos X spécialement commandées par ses clients.

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Si l’on pouvait croire qu’Internet a tué le porno de qualité et les créateurs de porno passionnés (concurrencés par des géants tels que Pornhub), la naissance de nouvelles scènes de niches que l’on ne soupçonne pas atteste l’inverse.

Parmi celles-ci, le custom porn est LA nouvelle industrie en Californie. “Custom” comme “personnalisé” car, pour ce type de porno, les commandes viennent des clients et sont directement prises en compte par les réalisateurs (souvent issus de l’industrie traditionnelle du porno). Des commandes qui sont souvent très spécifiques.

Pour la réalisation de scénarios sur mesure le prix grimpe vite – jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de dollars. Parfois, des particuliers réalisent leurs fantasmes avec un acteur ou une actrice. Mais, le plus souvent, les commanditaires veulent plutôt que des acteurs ou actrices exécutent leur fétichisme dans ce qui prend l’apparence d’un court-métrage aussi peu poétique qu’absurde.

“Les fans écrivent leur propre scénario et je suis payé pour filmer”, explique Nath, caméraman, à Jon Ronson, journaliste pour le journal The Guardian. “Un mec nous a demandé d’acheter un certain type de van dont il nous a envoyé une photo, et a demandé que ma femme et d’autres filles le conduisent pendant une semaine, qu’elles y fument et qu’elles y pissent. À la fin de la semaine, l’idée c’était qu’on le conduise dans le désert avant de l’exploser.” Une requête facturée à 30 000 dollars au vu de l’achat du van, du permis de l’exploser, etc.

Cet homme n’est pas le seul à s’être consacré à exaucer les requêtes les plus folles de ses clients. Jon Ronson a aussi été à la rencontre de Dan et Rhiannon, créateurs d’Anatomik Media. Lorsqu’ils lui présentent les films qu’ils ont déjà tournés, le journaliste peut mesurer la diversité des demandes, parfois aussi incompréhensibles que curieuses. Ils donnent à chacun des clients un nom : monsieur Serviettes, monsieur Timbres ou encore l’Homme condiments. Tous ont un point en commun : un fétichisme particulier.

Dans toutes les vidéos qu’ils évoquent, il n’y a pas de scènes de sexe à proprement parler (mais ce n’est pas le cas de toutes celles que l’on retrouve dans leur catalogue disponible en ligne). Dans l’une, une femme est exaspérée, une tapette à mouche à la main, parce qu’elle n’arrive pas à tuer les mouches qui l’entourent. Dans une autre, une femme en maillot de bain assise dans une piscine gonflable se fait déverser du ketchup et de la moutarde dessus.

De la scène d’humiliation chez le médecin au gros plan au ralenti sur le visage d’une femme victime d’une souffleuse à feuilles, les catégories sont nombreuses. Et si toutes ces vidéos ont émané d’un désir personnel, elles sont ensuite disponibles à un prix bien plus abordable (4 à 9 dollars) à tous les curieux ou ceux qui auraient le même genre d’engouement sexuel.

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