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Après avoir été agressé violemment par un CRS, le lycéen raconte

Après avoir été agressé violemment par un CRS, le lycéen raconte

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Par Louis Lepron

Publié le

Au micro de France Info, le lycéen agressé hier par un CRS raconte la scène. 

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En moins de 24 heures, la vidéo a été visionnée près de 800 000 fois sur YouTube. À l’image, un jeune lycéen de 15 ans, Adan, à quelques encablures du lycée Henri-Bergson, situé dans le XIXe arrondissement. Devant le restaurant La Table d’Hugo, il est encerclé par trois policiers qui le somment de se lever, alors qu’il est à terre. Il se met debout. Un policier lui assène alors un violent coup de poing au visage tandis qu’un autre CRS le tient au niveau des bras. Le lycéen tombe.

Ce vendredi 25 mars, le lycéen a été interrogé au micro de France Info. Il raconte la scène :

“On était en train de manifester. On a jeté des œufs et un policier s’en est pris un dans la tête. Ils ont commencé à nous courir après. On a jeté de la farine, on a continué à courir. Et quand je me suis arrêté, il y en a un qui m’a foncé dessus, il m’a frappé à terre. Et après il m’a dit : ‘Lève toi, lève toi’. Il m’a mis un poing, je l’ai senti passer. J’avais la tête qui tournait. Ensuite il m’a dit : ‘C’est pas fini, tu verras au commissariat.’ Mais après ce n’était plus lui qui s’occupait de moi.”

Par la suite, Adan est conduit au commissariat. Des policiers lui préconisent de nettoyer le sang de son nez. Il précise : “J’ai un sentiment d’injustice, on m’a frappé pour rien du tout, j’étais déjà au sol.” Le lycéen affirme être désormais sujet à des douleurs dans tout le haut du corps.

À la suite de cette violente intervention, Adan a été relâché par la police et n’a pas été mis en garde à vue. Il entend porter plainte contre le policier. Selon Libération, qui cite des manifestants, les policiers les auraient “provoqués”, entraînant des lancés d’œufs en direction des forces de l’ordre puis de la farine :

“Des gens d’autres lycées ont commencé à jeter des pots de farine qui sont arrivés vraiment à 10 mètres de ces policiers […]. On descend la rue en courant, ils attrapent Danon [le surnom de Adan, ndlr] et le mettent à terre avec une balayette. Ils lui demandent de se relever, et puis le policier lui met une grosse patate.”

En réaction, l’IGPN, aka la “police des polices”, a ouvert une enquête administrative. Le parquet de Paris a de son côté lancé une investigation pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique. En parallèle, la préfecture de police a publié un communiqué affirmant que “des projectiles ont été jetés sur les véhicules de police faisant des passages aux abords des lycées” tout en soulignant qu’un lycéen avait été placé en garde à vue à cause d’un comportement “particulièrement virulent”. Il ne s’agissait pas d’Adan, immédiatement libéré. Une information confirmée par la préfecture.

Le ministre de l’Intérieur est aussi allé de sa réaction, soulignant : “Ces images sont choquantes et m’ont choqué car elles ne correspondent pas à l’image que l’immense majorité des policiers de France se font de leur mission.”