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L’Entretien, un court-métrage grinçant sur les discriminations à l’embauche subies par les femmes

L’Entretien, un court-métrage grinçant sur les discriminations à l’embauche subies par les femmes

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( © Publicis Conseil )

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Par Lucille Bion

Publié le

L’association Tissons la Solidarité, qui lutte contre la précarité professionnelle des femmes, a réalisé un court-métrage parfait sur les problèmes qu’elles rencontrent pendant leurs entretiens d’embauche.

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Tissons la Solidarité dévoile une nouvelle arme dans son combat pour l’égalité des sexes : un court-métrage (parfait) qui illustre l’injustice que subissent les femmes lors de leurs entretiens d’embauche. Jérôme Bonnell, le réalisateur de cette première campagne de communication de l’asso, se faufile dans le bureau d’un recruteur pour changer le regard que l’on peut avoir sur les chômeuses en réinsertion professionnelle. Un film qui illustre le nouveau slogan de cette association qui aide des femmes en favorisant leur insertion dans le milieu de la mode : “Parce que retrouver un travail n’est jamais cousu de fil blanc.”

La potentielle employée, jouée par Mathilda May, la marraine de Tissons la Solidarité, affiche son plus beau sourire et essaye d’être convaincante, déstabilisée par l’homme faussement souriant qui l’interroge :

“- Si nous avons retenu votre candidature c’est surtout pour votre expérience dans le secteur. Vous avez travaillé combien de temps ?

– Dix ans.

– Ah oui, c’est ça, dix ans. Et là, aujourd’hui, depuis combien de temps vous n’avez pas travaillé ?

– Quatre ans. 

– Ah… c’est long quatre ans.”

La situation vient de basculer : la candidate n’est plus à la hauteur. Le recruteur respire l’hypocrisie et change de discours. Il va l’enfoncer à coups de stéréotypes presque culpabilisants sur sa vie personnelle. Comme si “mère au foyer divorcée” signifiait “handicapée”.

En montrant l’envers du décor, L’Entretien cherche à pointer du doigt les personnes vraiment déconnectées de la réalité. Cette scène intolérable, bien que fictive, rappelle une sombre réalité. Mais si l’on ressent surtout de la colère et de la mélancolie, il ne faut pas négliger le très beau message d’espoir qui se cache dans la vidéo : il y a encore des gens sensibles aux injustices, qui croient en la solidarité et aux secondes chances – et qui préfèrent aider plutôt qu’abandonner, en refusant de se soumettre aux évolutions perverses de notre monde.