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80 ans après : la Coupe du Monde fasciste de 1934

80 ans après : la Coupe du Monde fasciste de 1934

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La sélection italienne victorieuse à l’issue de sa victoire 2-1 face à la Tchécoslovaquie

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Par Théo Chapuis

Publié le

Un trophée à la gloire du Duce

Ce n’est pas tout. Comme le note Le Point, les deux principales enceintes sportives qui accueillent les matches, à Rome et à Turin, sont baptisées respectivement stade du Parti fasciste et stade Mussolini. Les chemises noires, la milice du Duce, font office de stadiers.
Mieux encore : alors que c’est la Coupe Jules Rimet que l’on transmet normalement au gagnant, Mussolini s’assoit littéralement sur la statuette  utilisée entre 1930 et 1970 et impose son propre trophée, la Coppa Del Duce, un bronze massif aux courbes fascistes qui tranche avec les finitions délicates de la récompense originale. On peut la découvrir dans cette courte vidéo.

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Les Coupes en quelques chiffres

Selon différentes sources, entre 350 000 et 400 000 personnes assistent aux 17 matches de cette édition, un chiffre bien en deçà des quelque 600 000 spectateurs de la toute première édition en Uruguay, en 1930. En 80 années de compétitions, l’ampleur de ces statistiques a bien changé.
Cette année, 3,3 millions de tickets ont été vendus. Selon la Fifa, la bagatelle de 715,1 millions de téléspectateurs ont suivi la finale de la Coupe du Monde 2006 en Allemagne. L’édition 2010 en Afrique du Sud a été diffusée dans 204 pays, sur 245 chaînes différentes. Au total, 3 170 856 personnes ont suivi les 64 matches au programme en direct dans les stades, soit une moyenne de 49 670 spectateurs par rencontre. Pour l’édition 1934 et ses 17 matches, on compte une moyenne d’un peu plus de 20 000 spectateurs, ainsi qu’une première couverture radiophonique… mais bien évidemment, ni télévision, ni Internet.
En 2014, la Coupe du Monde coûte entre 10 et 12 milliards d’euros au Brésil et 157 000 policiers sont monopolisés pour assurer la sécurité de tous.

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Italie-Espagne, mise aux poings

En quarts de finale 1934, l’Italie affronte l’Espagne à Rome le 31 mai. Les deux équipes parviennent difficilement à marquer un but chacune en première période mais Combi et Zamora, respectivement gardiens de but de l’Italie et de l’Espagne, font des étincelles. Les portiers arrêtent les tirs les uns après les autres. La rencontre est si serrée que les joueurs choisissent de dépasser leurs simples qualités footballistiques et optent pour la violence.
À la fin de la rencontre, ce sont pas moins de onze joueurs qui sortiront, blessés sur le gazon. Sept Espagnols, dont le gardien Zamora, plus quatre Italiens sont tour à tour évacués. L’arbitrage ? Inexistant. L’hystérie du public n’aide pas et malgré la multiplication des intimidations puis des agressions, l’arbitre belge Mr Baert n’ose pas interrompre le jeu.
À l’issue des 90 minutes, puis des prolongations, le tableau des scores indique un partout. Or, le cas du match nul en phase finale n’avait jamais été envisagé – et la séance de tirs au but n’existe pas encore. Comment les départager ? À la fin de la rencontre, la Fifa improvise et décide que les deux équipes doivent se rencontrer le lendemain. Le 1er juin, l’Espagne s’incline douloureusement face à l’Italie et perd la rencontre un à zéro. Cette expérience inaugurera, en quelque sorte, l’ancêtre du but en or.
Une vidéo retraçant les temps forts du match ci-dessous.

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Prolongations