Contraception : la pilule en recul chez les Françaises

Contraception : la pilule en recul chez les Françaises

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Par Mélissa Perraudeau

Publié le

Les Françaises sont de moins en moins nombreuses à choisir la pilule comme méthode de contraception, au profit d’une diversification des méthodes. Leurs deux alternatives préférées sont le stérilet et le préservatif.

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Si en France la pilule reste le premier moyen de contraception utilisé, elle est en recul de 18,6 % depuis 2010, comme le rapporte France Info. Le stérilet, lui, est en hausse de 36,9 %, et le préservatif de 43,5 %. Ces chiffres sont issus du baromètre de Santé publique France sur les pratiques contraceptives des femmes et leurs évolutions depuis 2010. Les premières données ont été publiées à l’occasion de la Journée mondiale de la contraception, le 26 septembre.

L’enquête a été réalisée par téléphone, de janvier à août 2016, auprès d’un échantillon de 15 216 personnes âgées de 15 à 75 ans. Les analyses se sont portées sur 4 315 femmes concernées par la contraception, âgées de 15 à 49 ans. Le constat est triple : “le recul de la pilule se poursuit”, souligne Santé publique France, qui précise que ce recul touche tout particulièrement “les femmes de 20-29 ans”. Trois méthodes de contraception en bénéficient : le dispositif intra-utérin, le préservatif et l’implant contraceptif hormonal. Il en résulte “une plus grande diversité des méthodes utilisées par les femmes”.

Ainsi, 33,2 % d’entre elles prennent la pilule en 2016, contre 40,8 % en 2010. Elles sont une large majorité (60,4 %) à l’utiliser entre 15 et 19 ans, mais à partir de 25 ans le pourcentage baisse. Même si elle reste le moyen de contraception préféré par les 25-29 ans, qui sont 43,8 % à l’utiliser, seules 33,5 % des 30-34 ans la choisissent. Cela est dû à la peur des hormones, le refus des effets secondaires et une conscience écologique accrue, explique Le Monde, qui mentionne le basculement provoqué par la crise de 2012. Après qu’une victime d’un AVC imputé à une pilule de 3e génération avait porté plainte, une controverse avait abouti à la fin du remboursement de ce type de produits par la Sécurité sociale, dès mars 2013. Cela a changé la façon de voir la pilule pour beaucoup de femmes, au profit d’autres méthodes.

Le stérilet et le préservatif en hausse

Le stérilet connaît un succès grandissant, en particulier chez les 25-29 ans : si seulement 6,9 % l’avaient choisi comme méthode de contraception en 2010, elles sont 19 % en 2016. Après la trentaine, il rencontre un succès égal à celui de la pilule, avant de passer en première place chez les plus de 35 ans — 34,6 % des 35-39 ans l’ont choisi. L’alternative à la pilule préférée par les Françaises est le préservatif, notamment chez les “couples installés”. Entre 2010 et 2016, il est passé de 10 à 14 % chez les 30-44 ans (et de 8 à 16 % chez les 25-29 ans).

Les spécialistes tiennent toutefois à bien souligner que son efficacité est moins importante que la pilule : en utilisation courante, cette dernière est en effet efficace à 91 %, contre 85 % pour le préservatif. Cependant, selon Nathalie Lydié, responsable de l’unité santé sexuelle de Santé publique France, “pour un couple stable pour lequel l’arrivée d’un enfant n’est pas perçue comme une catastrophe et dont la femme ne veut pas d’hormone, il reste une option”.

Enfin, l’implant contraceptif trouve de plus en plus de succès chez les 20-24 ans : son taux d’utilisation passe de 4,1 % en 2010 à 9,6 % en 2016. La diversification des méthodes de contraception a été saluée par François Bourdillon, directeur de l’agence Santé publique France, qui a expliqué à Libération :

“Ces données montrent l’importance de poursuivre nos actions visant à faire connaître la diversité contraceptive et d’aider ainsi les femmes à trouver la contraception la mieux adaptée et donc la plus efficace.”