En Chine, un gigantesque parc d’attractions en VR a ouvert ses portes

En Chine, un gigantesque parc d’attractions en VR a ouvert ses portes

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Par Thibault Prévost

Publié le

Le parc cyberpunk, baptisé Oriental Science Fiction Valley et situé dans la région de Guizhou, propose plus de 35 attractions en réalité virtuelle.

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Au sud-ouest de la Chine, dans la province du Guizhou (incidemment, là où Apple a choisi d’implanter les data centers qui hébergeront les données des iCloud chinois), un robot géant, fils illégitime d’un Gundam et d’un Jaeger, vous toise de sa carcasse de (simili) métal. 53 mètres plus bas, une myriade d’édifices aux formes déconcertantes, déployées sur les 134 hectares environnants, accueillent des visiteurs à la manière de palais nationaux d’une exposition universelle du siècle à venir. Bienvenue à Oriental Science Fiction Valley, le premier parc d’attractions au divertissement arc-bouté sur la réalité virtuelle.

Au programme : 35 attractions qui réutilisent les architectures classiques du parc d’attractions en ripolinant le tout d’une couche de vernis numérique. Salles de tir inspirées de salles d’arcade, montagnes russes à chevaucher avec un casque sur les yeux, et des visites des endroits les plus touristiques de la région “en compagnie d’aliens interstellaires”, promet Reuters – peu importe ce que ce dernier point signifie. Après des travaux lancés en novembre 2017 et une ouverture promise en février, le parc a finalement commencé à accueillir des visiteurs début mai. Coût des installations : 1,5 milliard de dollars selon Reuters, tandis que le média gouvernemental CGTN avançait, dans une vidéo postée le 30 avril, un coût de 470 millions de dollars.

380 projets de parcs dans le monde

Quoi qu’il en soit, Oriental Science Fiction Valley se rêve en tête de gondole futuriste, capable de redynamiser une région jusque-là en retrait économiquement et qui ambitionne de devenir le hub chinois du gaming et de l’e-sport, alors que la majorité des activités est encore concentrée à Guangzhou. Selon Chien Jianli, l’un des responsables du projet de parc d’attractions interrogé par Reuters, Oriental Science Fiction Valley “changera toute la structure touristique de la province de Guizhou et du sud-ouest du pays”. Reste maintenant à faire venir les visiteurs.

Au fond, le pari à plusieurs centaines de millions de dollars fait par Oriental Times Media Corporation, l’entreprise de Shenzhen à l’origine du projet, n’est pas si absurde que ça : alors que la réalité virtuelle domestique, malgré une vague de hype qui n’en finit plus de déferler, peine à s’imposer dans les salons en raison d’un coût trop élevé et d’exigences techniques trop imposantes, les parcs d’attractions et autres salles d’arcade pourraient proliférer et répondre à la demande d’un public suffisamment curieux pour essayer mais pas assez pour dépenser 1 000 dollars dans un Oculus Rift.

Certes, le paradigme est en train de changer – grâce notamment à l’Oculus Go, que Facebook rêve de voir sur le front de vos parents et grands-parents – mais les investisseurs semblent déjà avoir choisi où mettre leurs billes : selon le Guardian, 380 parcs de ce type seraient en construction ou opérationnels de par le monde, la majorité d’entre eux, en Asie – avec quelques exceptions, comme VR Park à Dubaï, ouvert l’année dernière. Rien de comparable, cependant, à ce nouveau royaume de l’illusion, censé cacher l’absence des grands constructeurs de casques de VR dans l’Empire du Milieu (Google et Facebook y étant aux abonnées absents, ou presque). Il ne reste plus désormais qu’à attendre et faire le bilan de la fréquentation dans un an, pour savoir si le pari de la VR format Disneyland s’est avéré payant.