À cause de la déforestation ce petit kangourou pourrait bientôt disparaître

À cause de la déforestation ce petit kangourou pourrait bientôt disparaître

photo de profil

Par Jeanne Pouget

Publié le

C’est l’un des animaux les plus mignons qui soit : le kangourou arboricole, connu sous le nom savant de “dendrolagus”, est au bord de l’extinction. Cela serait dû à la déforestation causée par l’expansion de la production d’huile de palme. 

À voir aussi sur Konbini

Natif de la partie indonésienne de la Nouvelle-Guinée, ce petit marsupial aux airs de peluche (mi-ours, mi-souris) a disparu à 99 %. On pense qu’il resterait aujourd’hui moins de 250 spécimens de kangourous arboricoles dans la nature. Cela serait dû aux cultures intensives d’huile de palme illégales pratiquées par certaines firmes.

L’association américaine de défense de l’environnement Mighty accuse notamment, dans un rapport paru le 1er septembre, la firme Korindo d’avoir ainsi détruit 50 000 hectares de forêts depuis 1998, dont 30 000 depuis 2013. Par conséquent, l’habitat naturel des kangourous arboricoles (ainsi que celui d’espèces d’oiseaux) a été ravagé. L’association affirme même que l’entreprise essaye de cacher la vérité :

“Korindo sait que brûler ces forêts primaires est interdit par la loi indonésienne, alors ils mettent tout en œuvre pour écarter les journalistes. Ils bloquent les routes, mentent à la presse, et rejettent la faute sur les locaux, alors que la majorité d’entre eux ne cautionnerait jamais la destruction brutale de leurs terres.”

En à peine 25 ans, 30 millions d’hectares de forêt tropicale sont partis en fumée en Indonésie, soit l’équivalent de la surface de l’Allemagne.

Chips, pizzas, nouilles, shampooings et biodiesel

Cette déforestation violente trouve sa source dans la production massive de l’huile de palme dont est constituée une large gamme de produits du quotidien consommés dans le monde. Cela inclut notamment plusieurs variétés de chips, pizzas, nouilles, donuts, mais aussi des produits de beauté comme certains dentifrices et de shampoings, ainsi que des types de biodiesel. Une bonne raison de lire attentivement les étiquettes de ce genre de produits…

Environ 60 millions de tonnes d’huile de palme sont produites chaque année (de façon légale et illégale) dans le monde — dont 80 % en Indonésie et en Malaisie — et exportées dans plus de 70 pays. Avec de funestes conséquences : en 2015, les feux de forêts liés à la déforestation en Indonésie ont été tellement violents que, pendant un mois durant, les émissions de carbone du pays ont été supérieures à celles des États-Unis.

Problème : ” Le gouvernement Indonésien n’agit quasiment pas pour punir les multinationales [qui pratiquent la déforestation illégalement], se désole Mighty qui a lancé une pétition sur son site pour protéger la forêt indonésienne contre le géant Korindo. L’association WWF estime que d’ici 20 ans, le développement de la culture du palmier à huile se fera encore à 60 % en Indonésie, ce qui menace directement 4 millions d’hectares de forêts naturelles et leurs habitants.

À lire -> À Bornéo, les orangs-outans sont désormais au bord de l’extinction