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Un braconnier de rhinocéros condamné à 20 ans de prison en Afrique du Sud

Un braconnier de rhinocéros condamné à 20 ans de prison en Afrique du Sud

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Un braconnier de nationalité mozambicaine, arrêté en possession de cornes de rhinocéros, a été condamné à 20 ans de réclusion en Afrique du Sud, pour chasse illégale.

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L’affaire aura mis du temps à être jugée, mais la sentence se veut exemplaire, comme pour envoyer un signal fort aux braconniers. Mapoyisa Mahlauli, un Mozambicain de 30 ans arrêté le 17 mars 2016 dans le parc national Kruger, en Afrique du Sud, vient d’être condamné à 20 ans de prison pour trafic illégal de cornes de rhinocéros. Ce jour-là, les patrouilles de la plus grande réserve animalière d’Afrique du Sud avaient découvert le cadavre d’un rhinocéros blanc – une espèce fortement menacée – dont les cornes avaient été sciées. Ils ont alors pris en chasse les auteurs du massacre, qui ont riposté en leur tirant dessus. Mais pour une fois, la pièce est tombée du bon côté : les rangers ont neutralisé l’un des deux braconniers, même si le second a réussi à prendre la fuite.

Ils ont retrouvé en sa possession un fusil, des munitions, une scie et des cornes de rhinocéros fraîchement coupées. Des preuves accablantes qui ne laissent aucun doute sur le motif de sa présence ce jour-là dans le parc Kruger. Plus d’un an après son arrestation, le suspect a donc été reconnu coupable de chasse illégale et de possession illégale d’arme et condamné à vingt ans de réclusion. Un avertissement pour les braconniers qui sévissent dans la région et qui restent, malgré les efforts des rangers, difficiles à appréhender en raison de l’immensité du territoire (le parc Kruger s’étend sur 20 000 kilomètres carrés).

L’Afrique du Sud abrite 80 % de la population mondiale de rhinocéros – c’est-à-dire guère plus de 20 000 spécimens aujourd’hui – et enregistre des records de braconnage, avec plus de 7 100 pachydermes abattus lors de la dernière décennie. Par conséquent, l’espèce est menacée et certaines de ses sous-espèces, comme le rhinocéros blanc, sont en danger critique d’extinction, quand d’autres se sont déjà éteintes. Les animaux attisent les convoitises à cause de leurs cornes, dont le prix au kilo peut atteindre les 60 000 dollars au marché noir en Asie – soit deux fois plus cher que l’or. Constituées de kératine, elles sont réduites en une poudre utilisée dans des remèdes aux multiples vertus, très appréciés dans la médecine traditionnelle chinoise – mais dont l’efficacité n’a jamais été prouvée scientifiquement.

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