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La kétamine pourrait bientôt être utilisée pour traiter la dépression

La kétamine pourrait bientôt être utilisée pour traiter la dépression

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Selon plusieurs études et essais menés en Europe et aux États-Unis; la kétamine aurait des effets positifs sur les sujets souffrant de dépression.

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La dépression représente un enjeu de santé publique majeur à travers le monde : 350 millions de personnes en seraient atteintes selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et la France n’est pas en reste, elle a même longtemps tenu le haut du pavé en détenant le record de consommation d’antidépresseurs.

Aujourd’hui, on estime qu’en moyenne un français sur cinq est atteint ou a déjà été atteint de dépression. Problème : 30 % des patients dépressifs ne répondent pas positivement aux antidépresseurs classiques. Aussi, les chercheurs se penchent vers d’autres traitements, et la kétamine en fait partie.

De nombreux résultats positifs

En Europe comme aux États-Unis, de nombreuses recherchent récentes tendent à montrer les effets positifs de la kétamine sur des sujets souffrant de dépression et sur lesquels les traitements thérapeutiques “classiques” ne fonctionnaient pas.

Au mois de janvier, les scientifiques de l’Université de Melbourne, en Australie, affichaient affichaient fièrement 75 % de réussite lors de tests sur des personnes dépressives traitées à la kétamine. Un autre article, publié le 3 mars par le Guardianrelate que le psychiatre américain Steven Levine aurait soigné depuis 2011, prêt de 600 patients atteints de dépression grâce à la kétamine, avec un taux de réussite de 70 %. De son côté, l’American Psychiatric Association (l’ordre des psychiatres américains) travaille afin d’établir une posologie de la kétamine au cours de l’année 2016.

Rien à voir avec le doliprane

Cette molécule, classiquement utilisée comme anesthésique afin de lutter contre la douleur (et par certains comme stupéfiants) serait, dans le cas d’un traitement de la dépression, administrée par intraveineuse à raison de plusieurs doses réparties sur un laps de temps variable selon les sujets. Et ce, de façon à maintenir leur état stable mais aussi à constater des effets positifs en quelques heures plutôt qu’en plusieurs semaines comme c’est le cas pour les traitements classiques.

Ce traitement s’adresse donc à des patients souffrant de dépression sévère. Rien de vraiment drôle ni de franchement planant, comme le précise le psychiatre Steven Levine au Guardian : les patients “ne se réveillent pas en pétant le feu”, mais ils vont mieux. Rien à voir donc avec la posologie récréative que certains pourraient s’imaginer.

Les entreprises pharmaceutiques ne devraient pas laisser la lucrative opportunité de commercialiser cette molécule légale et bon marché. Le premier groupe mondial de médicaments, Johnson & Johnson, serait déjà en train de développer une version à inhaler, la première qui serait lancée sur le marché.